Arabesques ou l’art de créer des liens par la culture
Arabesques. Du 6 au 18 septembre, le domaine d’Ô à Montpellier se mettra à l’heure orientale pour le plus grand festival européen autour des arts du monde arabe. Au programme : stands, tables rondes et bien sûr des concerts, avec entre autres Marcel Khalifé, Adnan Joubran, Kamel El Harrachi et Labess.
Un rendez-vous incontournable. Arabesques a su avec les années, à force de travail, de sourires et d’engagement, fédérer toujours plus autour de la découverte des arts du monde arabe. Du 6 au 18 septembre, dans le cadre féérique du domaine d’Ô à Montpellier, de nombreux artistes se succèderont pour faire vibrer un public hétéroclite.
Car contrairement à la majorité des festivals, qui ne cessent d’augmenter le prix de leurs billets et attirent essentiellement les bobos, Arabesques, qui souffle sa 17e bougie cette saison, a toujours gardé sa ligne directrice malgré les tempêtes.
“Nous restons fidèles à notre projet de base, confirme sa présidente Fadelha Benammar-Koly. Même si ça devient difficile, car tout a augmenté, nous relevons le pari de la mixité et elle fait notre force. C’est un espace où l’on arrive à se mélanger. Et c’est plus que jamais nécessaire.”
Créer du lien social
Si le festival est culturel, l’association Uni’Sons qui organise l’événement souhaite créer du lien social toute l’année, en aidant ceux qui en ont besoin et en les initiant à la culture. D’où l’importance de déplacer le festival et les publics, en les emmenant dans des lieux qu’ils ne connaissent pas forcément, comme lors des deux soirées prévues à l’Opéra Comédie les 6 et 7 septembre.
“Cela fait partie de notre feuille de route d’emmener au théâtre, par exemple, des personnes qui n’y ont jamais mis un pied, pour leur rappeler que ces lieux leur appartiennent et qu’ils ne sont pas réservés à une certaine caste.”
Le cinéma, la littérature, la calligraphie, la poésie, mais aussi des débats animés, voilà notamment ce qu’il sera possible d’apprécier durant cette nouvelle édition d’Arabesques. Un moyen de faire découvrir un maximum de thématiques à un public qui n’y a pas toujours accès.
“Nous sommes un marqueur de cette société de brassage qui est une réalité, observe Fadelha Benammar-Koly, directrice d’Uni’Sons. Les récentes élections ont vu progresser les extrêmes, mais ce n’est pas à l’image de la société que l’on connaît.”
“Faire-ensemble”
L’association, toujours dans le mélange et le partage, se bat pour rendre la culture accessible à tous, et prône le vivre-ensemble ou, plus important encore, le “faire-ensemble”. “Lorsque tu arrives à faire travailler des gens main dans la main, tu en ressors quelque chose d’extraordinaire. Ici, nous sommes dans le concret, pas dans la posture.”
Et c’est ainsi que depuis dix-sept ans, le festival n’a jamais cessé de croître, jusqu’à devenir le plus important en Europe autour des arts du monde arabe, tout en réussissant à garder une atmosphère familiale, presque intimiste. “Il y a un noyau dur présent depuis le début, des liens très forts se sont tissés. Nous avons eu des mariages Arabesques, des ados d’aujourd’hui sont nés durant le festival.”
Une alchimie qu’on retrouve dans les allées du domaine d’Ô où les bénévoles, sourires vissés sur le visage, donnent à ce festival ce petit truc qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
Marcel Khalifé, le poète libanais
Marcel et Bachar Mar-Khalifé ensemble sur scène
Rami Khalifé, pianiste virtuose
Anouar Brahem, une légende à Arabesques
Djam, ambassadeur du reggae algérien
Arabesques. “Quand on a connu la galère, on se démerde avec ce qu’on a”, Nedjim Bouizzoul