Dans son rapport 2021, la CGLPL pointe la hausse de la surpopulation carcérale
Covid-19, surpopulation carcérale, garde à vue, le rapport d’activité 2021 de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté dresse un constat accablant.
L’année 2021 a été marquée par l’épidémie de Covid-19. Les mesures prises pour l’endiguer dans les prisons et autres lieux d’enfermement « ont affecté l’exercice du droit à la vie privée et familiale, le droit aux activités et au travail ». C’est un des premiers constats du rapport d’activité 2021 de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot. Cette dernière indique avoir alerté à plusieurs reprises sur les « risques de surexposition des personnes privées de liberté aux conséquences de la crise sanitaire ». Aggravés, notamment, par une surpopulation carcérale repartie à la hausse.
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Surpopulation
En 2020, la densité carcérale globale était passée sous les 110 % d’occupation grâce à la mise en place d’une régulation afin d’éviter la propagation du virus. Au 1er avril 2021, le taux d’occupation était repassé à 125,4 % et, au 1er avril 2022, il était de 139 %, revenant ainsi à des chiffres équivalents à ceux qui étaient observés avant la crise sanitaire. La surpopulation carcérale crée des atteintes à la dignité et aux droits fondamentaux, estime la CGLPL qui regrette que « l’occasion de maintenir un peuplement des maisons d’arrêt acceptable a été manquée ».
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Garde à vue
« Cellules dégradées », « saleté innommable », « odeurs pestilentielles », « matelas jamais nettoyés, encore moins désinfectés ». Le constat que fait la CGLPL des conditions d’accueil dans les commissariats de police est accablant. Pour cette dernière, « l’absence totale de prise en compte des sujets portant sur l’hygiène (…) démontre une absence manifeste de volonté d’évolution, que les seules considérations budgétaires ne sauraient justifier ». si les conditions d’accueil sont indignes, c’est aussi parce que les locaux sont « souvent inadaptés et sous-dimensionnés ». La CGLPL pointe la responsabilité du gouvernement : « Ces conditions sont dénoncées depuis de nombreuses années sans qu’aucune disposition ne soit réellement prise par le ministère de l’intérieur pour y remédier ».