Paris : l’errance de jeunes mis à l’abri puis remis à la rue dans la foulée
Des jeunes isolés qui dormaient dehors ont été mis à l’abri puis remis à la rue quelques heures plus tard selon l’association Utopia 56.
Mardi dernier (3 mai), la préfecture d’Île-de-France se félicitait de la mise à l’abri de 108 personnes à proximité de la porte de Clignancourt, précisant même sur twitter : « Depuis le début de l’année 2022, ce sont ainsi 1 120 personnes qui ont été mises à l’abri (…) Toutes les personnes prises en charge lors de ces opérations se voient proposer un hébergement ».
Or, sur ces 108 personnes, l’association Utopia 56, qui intervient sur le terrain pour aider les personnes migrantes et/ou à la rue, indique dans un communiqué que 27 de ces 108 jeunes se sont vus « refuser l’accès » et ont été remis à la rue.
La fin avant le début ?
110 jeunes dormaient sous le périphérique dans le nord de Paris depuis deux mois. Suite à l’agression de plusieurs jeunes du campement, les autorités ont procédé à une mise à l’abri. Selon l’association, à l’arrivée de 108 jeunes dans un centre d’hébergement de Clichy, 27 d’entre eux se sont vus remettre une « notification de fin de prise en charge ».
« La raison donnée, dans le document signé par le chef du pôle de coordination interministérielle de la préfecture des Hauts-de-Seine, mentionne la procédure de recours entamé par ces jeunes devant le juge des enfants » précise Utopia 56 qui affirme que la préfecture était au courant de la situation.
Retour à la rue
Sans aucune autre solution d’hébergement, ces 27 jeunes se sont de nouveau retrouvés à la rue. L’association témoigne de leur errance. Stoppés par des CRS lorsqu’ils ont tenté de se réinstaller sous le périphérique, les jeunes ont finalement posé leur tente dans un square de l’est parisien où ils ont passé la nuit.
Utopia 56 réclame des solutions immédiates pour mettre ces jeunes à l’abri. De son côté, la préfecture d’Île-de-France rappelle que, dans la région, plus de 155 000 personnes en situation de précarité bénéficient chaque jour d’une prise en charge au titre de l’hébergement.
>> A lire aussi : Migrants tués par un train au Pays basque : l’enquête classée sans suite