Convois de la liberté : Juan Branco dénonce une stratégie de répression

 Convois de la liberté : Juan Branco dénonce une stratégie de répression

Les « convois de la liberté » partis de différents points de l’Hexagone convergent vers Paris ce vendredi 11 février 2022, avant de se diriger vers Bruxelles. ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Malgré quelques incidents, les convois de la liberté contre le pass sanitaire composés de milliers de véhicules n’ont pas réussi samedi à bloquer la capitale. Les 7500 membres des forces de l’ordre déployés ont empêché toute possibilité de pouvoir manifester. L’avocat Juan Branco qui représente plusieurs manifestants, dénonce « l’existence d’une stratégie de répression ».

Le mouvement des convois de la liberté a échoué dans sa tentative de bloquer la capitale française. Ceux qui voulaient reproduire le mouvement d’ampleur conduit par les chauffeurs routiers canadiens n’ont pu aller au bout de leur projet. En cause, le grand déploiement de forces de l’ordre, près de 7500 membres à Paris.

Selon la préfecture de police de Paris, ce sont 97 arrestations et 513 verbalisations qui ont été réalisées. Le dispositif a été même maintenu dimanche notamment après les incidents intervenus dans le quartier des Champs-Elysées.

Avocat de plusieurs manifestants, Juan Branco estime que les forces de l’ordre ont abusé de leur pouvoir. Il revient sur le cas de Milan X, interpellé violemment le 12 février 2022. Blessé, il aurait une fracture de la jambe, un passage en bloc opératoire et des potentielles séquelles à vie. Malgré les vidéos sur les réseaux sociaux, il n’y a pas eu de saisine du parquet ou de l’IGPN. Autre cas, un étudiant en cinéma de 19 ans a saisi l’IGPN pour avoir reçu un coup de matraque avec une plaie ouverte et 7 points de suture. Enfin, il représente aussi une automobiliste braquée par un policier sans aucune justification.

Pour l’avocat des droits de l’homme, ces centaines de verbalisations relèvent d’un « clair abus de pouvoir« . Il rappelle que dans son ordonnance, le Conseil d’Etat n’interdisait que les personnes participant à des convois de véhicules se revendiquant expressément des convois de la liberté. Il souligne l’existence « d’une stratégie de répression et de mise en oeuvre de violences politiques« . Pour lui, les policiers cherchent à intimider des manifestants pacifiques.

Juan Branco demande même « l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les différentes entraves à la liberté d’expression et de réunion ainsi que des privations de liberté illégales« . Il annonce la saisie du défenseur des droits pour les actes commis ce week-end.

Après Paris, les manifestants devaient rejoindre Bruxelles le 14 février mais à l’arrivée, l’affluence dans la capitale belge était très faible.