Sommet de l’UA : débat sur le statut d’Israël suspendu au profit d’une commission

 Sommet de l’UA : débat sur le statut d’Israël suspendu au profit d’une commission

Les 55 membres de l’Union africaine n’ont finalement pas abordé la question du statut d’Israël auprès de l’oganisation. (Illustration) MINASSE WONDIMU HAILU / ANADOLU AGENCY / AFP

L’Union africaine (UA) a finalement préféré passer à côté de l’obstacle. L’organisation avait en effet prévu un débat dimanche sur la sensible question de l’accréditation d’Israël en tant qu’observateur à l’UA. Mais, cette dernière a préféré suspendre le débat qui s’annonçait tendu entre ses membres.

L’ordre du jour du 35e sommet de l’Union africaine était chargé et plombé par la série de coups d’État survenus ces derniers mois. Mais, ces discussions ont été marquées par la déclaration du Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh. Il souhaite que l’UA retire l’accréditation qu’elle a accordée à Israël en juillet dernier . Une « récompense imméritée » selon le diplomate, au regard du « régime d’apartheid qu’il impose au peuple palestinien ».

Israël avait alors rejoint 72 pays, organisations régionales et organismes ayant leur accréditation auprès de l’UA. Y figurent notamment la Corée du Nord, l’Union européenne ou l’Onusida, selon le site de l’UA. Israël avait déjà ce statut auprès de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Mais l’a perdu lorsque cette dernière a laissé la place à l’UA en 2002. Le gouvernement israélien accusait le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui a exercé une influence majeure au sein de l’UA jusqu’à sa mort en 2011, d’être derrière ce changement.

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La décision en juillet du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, d’accréditer Israël a suscité de vives protestations parmi plusieurs puissants États membres. Afrique du Sud et l’Algérie en tête. Les deux pays ont rappelé ce week-end que cette accréditation allait à l’encontre des déclarations de l’organisation soutenant les Territoires palestiniens. Alger et Pretoria ont d’ailleurs inscrit ce débat à l’ordre du jour du sommet des chefs d’État.

 

Algérie et Afrique du Sud en leader de la fronde

Dans la capitale éthiopienne, cette question devait donc faire l’objet d’un débat qui s’annonçait particulièrement violent. Mais, « la question d’Israël a été suspendue pour le moment », a déclaré un diplomate. À la place, « un comité doit se créer pour étudier la question », ajoute-t-il.

Ce report du débat sur l’accréditation d’Israël évite un possible vote. Selon de nombreux analystes, celui-ci aurait pu provoquer une scission sans précédent dans l’histoire de l’UA, qui a généralement une tradition du consensus.

« Vingt ans après la formation de l’Union africaine survient le premier problème qui va sérieusement diviser » l’organisation, pronostiquait Na’eem Jeenah, directeur exécutif de l’Afro-Middle East Center de Johannesburg. Même si, dans son discours d’ouverture du sommet, président de la Commission avait défendu son choix et appelé à « un débat serein ».

Il a assuré que l’engagement de l’UA dans la « quête d’indépendance » des Palestiniens était « immuable et ne peut que continuer à se renforcer ». Mais l’accréditation d’Israël peut constituer, selon lui, « un instrument au service de la paix ».