Arabie Saoudite/Maroc : Deux royaumes au chevet du climat
Si pour son premier baptême de feu, Aziz Akhannouch a été reçu le lundi 25 octobre par le prince héritier Mohammed Ben Salmane, porteur d’un message écrit du roi Mohammed VI, le tout fraichement nommé Premier ministre du gouvernement marocain était là aussi pour d’intenses séances de travail en marge du Sommet de l’Initiative verte au Moyen-Orient qui s’est tenu à Riyad, la capitale saoudienne, en témoigne la présence de Leila Benali, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable.
Outre les questions environnementales dans l’agenda de Aziz Akhannouch, figurent bien sûr des réunions avec les dirigeants du Golfe pour discuter des problèmes régionaux et renforcer les relations bilatérales.
Dans ce contexte, le Maroc et l’Arabie saoudite ont tout à gagner dans le rapprochement sur des sujets où les deux royaumes sont particulièrement leaders, notamment l’environnement et la lutte contre la crise climatique.
Considérée comme l’un (si ce n’est le premier) des plus grands producteurs de pétrole au monde, l’Arabie saoudite, a ainsi fait part de sa ferme intention d’atteindre « zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2060 pour lutter contre le changement climatique d’origine humaine ».
Le prince héritier Mohammed Ben Salmane à l’ouverture du premier Forum de l’initiative verte saoudienne du royaume a ainsi promis que l’Arabie saoudite planterait 450 millions d’arbres et réhabiliterait d’énormes étendues de terres d’ici 2030. Réduisant ainsi plus de 270 millions de tonnes d’émissions de carbone par an, avec l’objectif ambitieux de faire de Riyad « une capitale durable ».
Riyad compte atteindre cet objectif grâce à une approche dite d’économie circulaire du carbone, qui prône un cercle vertueux consistant à « réduire, réutiliser, recycler et éliminer ».
Comme l’Arabie saoudite et le Maroc investissent massivement dans l’énergie solaire, les deux royaumes sont en passe de devenir les premiers principaux producteurs d’énergie verte au monde, le futur de l’énergie se déclinera entre Rabat et Riyad.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le Forum international de l’énergie (IEF), une des meilleures plateformes mondiales de concertations, de discussions et de partenariats, après avoir tenu la réunion de son comité exécutif en 2019 à Rabat, s’apprête à tenir au Maroc la prochaine réunion ministérielle des pays membres de l’IEF, prévue en 2022 en collaboration avec justement l’Arabie saoudite.
Pour rappel, à l’occasion de sa nomination en tant qu’économiste en chef du Forum international de l’énergie (IEF) en mars 2021, soit à la veille de sa nomination au poste de ministre de l’Energie, Leila Benali avait d’ailleurs été désignée « conseillère principale du secrétaire général, des ministres et du conseil d’administration de l’IEF ».
« Leila est non seulement une experte reconnue en économie de l’énergie et en stratégies d’entreprise, mais elle apporte une vaste expérience en matière de politiques, d’investissements, de finances et de diplomatie énergétique. Elle rejoint notre équipe de direction à un moment passionnant où l’IEF devient l’interlocuteur clé sur le marché mondial de l’énergie, apportant un soutien à nos pays membres pour bénéficier de la sécurité et de la stabilité alors qu’ils s’adaptent à la transition énergétique », avait déclaré à l’époque le secrétaire général de l’IEF McMonigle.
C’est dire combien le royaume compte sur la nouvelle responsable du secteur pour améliorer la position du Maroc sur les marchés de l’énergie, ainsi que les pourparlers qui s’annoncent particulièrement ardus avec les décideurs politiques, les organisations internationales de l’industrie de l’énergie et ceux de la finance.