Clichés racistes au Canada : livres brûlés, le Conseil scolaire fait marche arrière

 Clichés racistes au Canada : livres brûlés, le Conseil scolaire fait marche arrière

Tintin en Amérique et d’autres livrés accusés de véhiculer des clichés sur les autochtones ont été brulés au Canada

Au Canada, suite au tollé suscité par la destruction, dans les écoles, de près de 5 000 livres accusés de propager des stéréotypes sur les autochtones, le Conseil scolaire catholique Providence suspend son action.

 

Le Conseil scolaire catholique Providence (Canada) annonçait hier (8 septembre) « regretter sincèrement l’impact de cette initiative » de retirer et détruire des livres dans un but de réconciliation avec les autochtones, et suspend donc son action. Ce Conseil scolaire s’occupe d’une trentaine d’écoles francophones dans l’Ontario au Canada. Radio-Canada dévoilait, mardi 7 septembre, que  les bibliothèques de ses établissements avaient retiré 4 716 livres, parce qu’ils véhiculeraient des stéréotypes sur les peuples autochtones.

 

Brûler des livres

« Nous enterrons les cendres du racisme, de la discrimination et des stéréotypes dans l’espoir que nous grandirons dans un pays inclusif où tous peuvent vivre en prospérité et en sécurité », déclarait le Conseil scolaire qui expliquait sa démarche dans une vidéo. Parmi les 155 ouvrages incriminés des albums de Tintin, Lucky Luke, Astérix, mais également des romans et des encyclopédies. La radio canadienne indiquait même que certains ouvrages ont été brûlés lors d’une « cérémonie de purification par la flamme » (2019).

 

Démission

Sous le feu des critiques, Suzy Kies, coprésidente de la Commission des peuples autochtones du Parti libéral du Canada, soutenait l’action du Conseil scolaire. Hier (8 septembre), Radio-Canada révélait que cette dernière n’était pas autochtone, qu’elle n’avait pas le statut d’indien. Depuis, par une déclaration transmise aux médias, Suzy Kies annonce sa démission de la Commission des peuples autochtones. « Je refuse […] que l’on se serve de mon histoire pour nuire à Justin Trudeau et notre parti », indique Mme Kies. Le Premier ministre Justin Trudeau a également réagit. Si le Conseil scolaire avait bien la charge du choix des livres dans les bibliothèques de ses établissements, il ne serait « jamais d’accord avec le fait de brûler des livres », a-t-il indiqué.