Syrie : tortures, violences, le retour reste dangereux pour les réfugiés
Entre tortures et violations de droits, selon un rapport de Amnesty International, le retour au pays pour les Syriens est, encore aujourd’hui, dangereux.
Danger
« Si les hostilités militaires ont pris fin, la propension du gouvernement syrien à commettre de graves atteintes aux droits humains reste intacte. La torture, les disparitions forcées et les détentions arbitraires ou illégales, qui ont contraint de nombreux Syriens à chercher refuge à l’étranger, sont plus prégnantes que jamais en Syrie », explique Marie Forestier, chercheuse sur les droits des personnes réfugiées et migrantes à Amnesty International.
Cette dernière s’appuie sur le rapport de l’ONG intitulé « You’re going to your death » (7 septembre), qui recense une liste des violations des droits humains commises par les services de renseignement syriens, contre 66 Syriens étant rentrés au pays.
Violences
« Ils m’ont électrocuté entre les yeux. J’ai senti tout mon cerveau trembler » témoigne un Syrien, détenu après être revenu dans son pays natal. Ce sont en tout 59 cas d’hommes, de femmes et d’enfants détenus arbitrairement après être rentrés en Syrie qui ont été recensés par Amnesty International.
Dans la grande majorité des cas, sur des « accusations vagues de « terrorisme » ». Dans un peu plus d’un tiers des cas, les personnes ont été détenues à des fins d’extorsion, pour forcer la famille à payer pour libérer leurs proches. La torture est utilisée pour forcer à avouer des crimes présumés. Et des violences sexuelles commises par ces forces de sécurité, en majeure partie sur des femmes, mais aussi contre des mineurs.
Pas de régions sûres
Partis se réfugier au Liban, en France, en Allemagne, en Turquie, en Jordanie ou encore aux Emirats arabes unis, les Syriens qui témoignent dans le rapport sont rentrés entre mi-2017 et le printemps 2021.
Selon Amnesty International, si les autorités syriennes encouragent publiquement leurs ressortissants à rentrer au pays, la situation y est loin d’être idéale. Plusieurs pays d’accueil réévaluent la protection accordée aux Syriens venant de régions présentées comme désormais sûres à l’instar de Damas et ses environs.
Cependant « un tiers des cas présentés dans ce rapport concerne des violations des droits humains commises à Damas ou dans la région de Damas ». L’ONG attire l’attention sur le fait qu’aucune région n’est sûre en Syrie. Y retourner comporte encore beaucoup de risques.
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