Un projet de résolution européenne sème le trouble sur le partenariat avec le Maroc

 Un projet de résolution européenne sème le trouble sur le partenariat avec le Maroc

Un projet de résolution européenne contre le Maroc sur « l’utilisation des mineurs » contre l’Espagne dans la crise migratoire du préside occupé de Sebta, a été vivement dénoncé par le Parlement marocain.

 

Selon le président et les membres du bureau de la Chambre des conseillers « l’inscription d’un projet de résolution au Parlement européen sur une soi-disant « utilisation des mineurs par les autorités marocaines » dans la crise migratoire de Sebta » est un déni des acquis communs engrangés par les relations entre le Maroc et l’Union européenne.

Cette tragédie humaine ne peut faire l’objet de surenchère politique, a indiqué la Chambre des conseillers dans un communiqué rendu public à l’issue d’une réunion de son bureau, présidée par Abdelhakim Benchamach, président de cette institution. Ajoutant que le projet de résolution est en contradiction avec les positions prises par les hauts responsables européens et les autres institutions qui considèrent le Maroc comme partenaire clé et allié stratégique.

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Abdelhakim Benchamach et les membres du bureau ont également exprimé leur étonnement et leur condamnation suite à l’inscription par certaines parties au Parlement européen d’un projet de résolution sur une soi-disant « utilisation des mineurs par les autorités marocaines » dans la crise migratoire au préside occupé de Sebta.

Ils ont salué l’engagement clair et ferme du Royaume du Maroc, réitéré par le roi Mohammed VI, à accepter le retour des mineurs non accompagnés, dans le cadre des mécanismes de coopération établis avec les partenaires européens et des engagements internationaux y afférents. Ils ont aussi réaffirmé que le Maroc, à l’instar de l’UE, inscrit la question migratoire dans le cadre d’une approche holistique qui prend en considération les spécificités et les complexités de ce phénomène, ainsi que le principe de responsabilité partagée, conformément aux principes du droit international humanitaire et dans le cadre d’un partenariat Nord-Sud conciliant entre enjeux de la migration et défis du développement.

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« Un lobby anti-marocain usant de supercheries et de manœuvres dilatoires »

Dans une lettre adressée au Parlement européen, le président de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE, Chaoui Belassal, a affirmé que le différend entre le Maroc et l’Espagne est purement bilatéral. « Nous ne voulons pas l’européaniser. Les tentatives d’implication par l’Espagne dans un conflit bilatéral, en exploitant la question de la migration, risque de compromettre non seulement notre longue tradition de coopération mais aussi nos engagements communs et la coopération mutuellement bénéfique du Maroc avec les pays européens », écrit le président de la CPM.

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Dans une déclaration à la presse, le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a aussi énoncé une « tentative de détourner l’attention d’une crise politique terminée entre le Maroc et l’Espagne ». « Comme tout le monde sait, cette crise n’est pas liée à la migration mais à l’entrée en Espagne, de manière frauduleuse, d’un individu poursuivi par la justice espagnole, pour des crimes contre des victimes espagnoles », a-t-il expliqué.

« L’instrumentalisation de la question migratoire, et notamment de la question des mineurs non accompagnés dans ce contexte, s’apparente clairement à une manœuvre qui vise à européaniser une crise signalée », a souligné Habib El Malki.

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Un lobby anti-marocain qui a usé pendant des années de supercheries et de manœuvres dilatoires pour nuire aux intérêts du royaume a gangréné certains groupes au PE et a déposé ce projet. Cinq groupes politiques du PE – le parti Populaire européen (PPE), l’Alliance des socialistes et démocrates (S&D), les Verts, les Conservateurs et réformistes européens (ECR) ainsi que Renew Europe (RE) – ont déposé des projets de résolutions sur cette question, estimant qu’il pourrait s’agir d’une violation de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant.

Un projet de résolution loin de toute logique de respect mutuel et de bon voisinage avec un partenaire stratégique comme le Maroc, notent les analystes.

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