Espagne. Brahim Ghali se paye un ténor du barreau de Madrid

 Espagne. Brahim Ghali se paye un ténor du barreau de Madrid

Brahim Ghali, le chef du Polisario. TONY KARUMBA / AFP

L’étau se resserre autour du chef du polisario Brahim Ghali, alité dans un hôpital à Logroño et surveillé de prêt par plusieurs services de tous bords.

 

En effet, le dénommé Ben Battouche n’est qu’au début d’un très long marathon judiciaire qui le mènera devant ses juges. Pour assurer sa défense face à la justice espagnole, Ghali ou plutôt ceux qui l’ont largué en secret ont opté pour l’avocat Manuel Ollé Sesé. Ce ténor du barreau de Madrid et spécialiste du droit pénal international sera sûrement assisté d’un deuxième, voire d’un troisième conseil. Mais tout cela a un prix à payer en devises sonnantes et trébuchantes, en ces temps de crise économique en Algérie.

Le choix de cet avocat n’est pas un hasard. Ghali craint l’extradition vers le Maroc selon les accords de coopération judiciaire entre la Maroc et l’Espagne. Justement Ghali traine derrière lui une lourde accusation d’utilisation de fausse identité comme un vilain bandit. Manuel Ollé Sesé, spécialiste dans les extraditions, devra lui éviter cette procédure.

Le chef du Polisario sera auditionné à distance devant le juge Santiago Pedraz à 10h30, le 1er juin 2021. Le juge d’instruction de l’Audiencia nacional a laissé la liberté à Brahim Ghali de témoigner par visioconférence s’il n’était pas en mesure de se rendre à Madrid.

D’autre part, l’ambassadeur du Maroc à Madrid, Mme Karima Benyaich a déploré, jeudi 27 mai, « les faits erronés » présentés et « les propos inappropriés » tenus par la ministre espagnole des Affaires étrangères. « Dans ses dernières déclarations à la presse et au Parlement, la ministre espagnole des Affaires étrangères a continué à présenter des faits erronés et ses propos étaient inappropriés », a souligné Mme Benyaich, ajoutant qu’« on ne peut que regretter le caractère lamentable de son discours et l’agitation et la nervosité qui l’ont accompagné ».

Dans une déclaration à la presse, la diplomate marocaine a aussi relevé que la crise actuelle « a dévoilé les véritables arrière-pensées et desseins de certains milieux en Espagne qui persistent à vouloir nuire aux intérêts supérieurs du Royaume, depuis la récupération du Sahara marocain en 1975 ». « On est, donc, en droit de s’interroger si ces dernières déclarations sont une bourde personnelle de madame la ministre, ou si elles reflètent les véritables velléités de certains milieux espagnols contre l’intégrité territoriale du Royaume, cause sacrée du peuple marocain et de toutes les forces vives de la Nation », a-t-elle soutenu.

Mme Benyaich a affirmé que « le respect mutuel et la confiance entre les deux pays, auxquels a fait référence monsieur le président du gouvernement espagnol, sont malheureusement remis en cause aujourd’hui ».

Pour rappel, Brahim Ghali a été hospitalisé en Espagne sous un nom d’emprunt, le 21 avril au soir, dans un hôpital de Logroño, non loin de Saragosse, en Espagne. Outre la plainte du dissident El Fadel Breika, l’Association sahraouie pour la défense des droits de l’homme (ASADEDH) a déposé une plainte contre Ghali auprès de l’audience nationale espagnole.

La plainte informe le procureur général de l’hospitalisation de Brahim Ghali, à Logroño, précisant qu’il est entré en Espagne avec une fausse identité portant le nom de Mohamed Ben Battouche, de nationalité algérienne afin d’échapper aux poursuites de la justice espagnole.