Emmanuel Macron va supprimer l’ENA

 Emmanuel Macron va supprimer l’ENA

Des photos d’anciens élèves dans le hall de l’Ecole Nationale d’Administration à Strasbourg. L’ENA, la plus prestigieuse des écoles doctorales françaises, a été créée en 1945 par Charles de Gaulle pour démocratiser l’accès à la haute fonction publique. PATRICK HERTZOG / AFP

L’école nationale d’administration (ENA) va disparaître. Le chef de l’Etat l’annoncera cet après-midi, dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique.

 

Le sujet était devenu un véritable serpent de mer. Ce 8 avril, Emmanuel Macron réunit, en visioconférence, les 200 plus hauts fonctionnaires français pour annoncer une réforme de la haute administration française.

La suppression de l’ENA en est la mesure à la fois phare et symbolique puisqu’elle faisait partie des promesses du chef de l’Etat à l’issue de la crise des Gilets jaunes.

Cette réforme devrait être mise en œuvre avant la fin du quinquennat.

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Nouvelles matières enseignées

L’école nationale d’administration va donc disparaître pour laisser place à une nouvelle école qui saura ouvrir ses portes à des profils plus variés, provenant par exemple du monde universitaire et non plus uniquement de Sciences Po.

En février dernier, à Nantes, le Président de la République avait mentionné l’importance d’ouvrir l’accès aux grandes écoles à d’autres profils en évoquant un « ascenseur social » qui « fonctionne moins bien qu’il y a 50 ans ».

Autre axe de réforme sur la formation qui sera prodiguée dans cette nouvelle école : les matières enseignées. La laïcité, la pauvreté, l’écologie et les discours scientifiques feront désormais partie du « programme » des étudiants.

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Casser les logiques de corps

Emmanuel Macron souhaite enfin remettre en cause la notion même de carrière des hauts fonctionnaires : le chef de l’Etat veut encourager les mutations, casser les logiques de corps et de rentes à vie.

Le classement en sortie d’école ne sera bientôt plus le seul critère d’attribution des postes. La réforme permettra de placer les fonctionnaires selon leurs compétences et les besoins de l’Etat. Un vaste sujet qui risque de faire du bruit dans les couloirs très calmes de l’ENA.

L’école nationale d’administration forme aujourd’hui une grande partie des élites françaises. Les énarques travaillent ensuite généralement à l’Inspection des finances, au Conseil d’Etat ou encore à la Cour des comptes, pour ne citer que ces grandes institutions.

 

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