Chaud Cacao, « cette pauvre chanson n’a pas mérité tout ça »

 Chaud Cacao, « cette pauvre chanson n’a pas mérité tout ça »

Annie Cordy chante «Cho Ka Ka O» dans l’émission «Champs-Élysées» le du 16 mars 1985. © CAPTURE D’ECRAN YOUTUBE INA

Suite aux accusations de racisme visant la chanson « Chaud Cacao » interprétée par Annie Cordy, Vivien Vallay, son auteur, défend corps et âme depuis quelques jours l’illégimité de ces allégations. Il n’aurait « jamais imaginé » qu’une telle polémique voit le jour.

L’affaire commence en début mars lorsque Bruxelles décide de rebaptiser son tunnel « Léopold-II », ancien roi colonialiste des Belges, en « Annie-Cordy », chanteuse belge décédée en septembre dernier, interprète de la chanson « Chaud Cacao » (ou Cho Ka Ka O) écrite par Vivien Vallay et sortie en 1985. Des voix militantes se sont alors élevées pour dénoncer l’esprit de la chanson, qui serait raciste. Le parolier, lui, s’est félicité de l’idée des autorités bruxelloises : « Au bout du tunnel, on retrouve le soleil et c’est exactement ce qu’était Annie, un rayon de soleil ».

« On ne se moque absolument pas des Africains là-dedans »

Face aux accusation, Vivien Vallay, 68 ans, martèle que « cette chanson n’est pas raciste et ne le sera jamais », avant d’ajouter qu’il n’aurait « jamais imaginé » qu’il serait l’objet d’une polémique à cause de Chaud Cacao : « On ne se moque absolument pas des Africains là-dedans », en insistant qu’Annie Cordy était tout sauf raciste. Outre le texte, certaines associations ont considéré que le clip véhiculait des stéréotypes racistes. Par endroits de la vidéo, on voit de grosses lèvres rouges dans le noir, qui pour l’auteur ne représente que « la gourmandise car l’envie de manger du chocolat nous prend en écoutant la chanson ».

L’histoire d’un chocolat chaud

Vivien Vallay a alors jugé utile de clarifier le contexte qui a abouti à la chanson, une période de sa vie où il avait deux emplois, l’un le jour et l’autre la nuit. « C’était très fatigant, j’avais besoin d’énergie et un jour en rentrant chez moi le matin, j’ai bu un chocolat chaud », raconte-t-il. Sur le paquet, il voit un baobab avec un soleil. C’est là que l’idée lui vient : « j’ai imaginé des guerriers partant à la chasse aux lions en chantant chaud cacao ». En quinze minutes, la chanson a été écrite. « C’est une écriture automatique qui m’est venue sans penser à rien du tout, il fallait des sons qui rebondissent. »

Le parolier a également tenu à préciser qu’une version de la chanson en espagnol a été chantée par son ami Mike N’Dy, un chanteur d’origine sénégalaise. À la question de savoir s’il écrirait le même texte aujourd’hui, Vivien Valley répond sans la moindre hésitation : « Je referais exactement la même chose, il n’y a pas de malice, le propos est pur ».

Promotion de la pédophilie ?

Le texte de « Chaud Cacao » a également été accusé de promouvoir la pédophilie pour certains internautes. « Les accusations de racisme m’agacent mais les histoires de pédophilie me blessent encore plus, je suis effaré de voir jusqu’où peut aller la méchanceté, cette pauvre chanson n’a pas mérité tout ça. » a alors déploré Vivien Valley.

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