Morts en Méditerranée : l’ONU exhorte les pays de l’UE à agir

 Morts en Méditerranée : l’ONU exhorte les pays de l’UE à agir

Corps de 8 migrants gisant sur un bateau après avoir été récupérés par le navire marchand Santa Lucia en mer Méditerranée, à 20 miles nautiques des côtes libyennes, le 1er août 2017. ANGELOS TZORTZINIS / AFP

L’ONU et le Conseil de l’Europe alerte sur le nombre de personnes migrantes mortes en tentant de traverser la Méditerranée depuis le début de l’année 2021.

 

Le plus dangereux du monde

Depuis le début de l’année, chaque jour près de trois personnes périssent en Méditerranée centrale, selon une déclaration commune de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Déclaration parue suite au énième naufrage au large de la Tunisie, où 39 personnes sont mortes, le 9 mars dernier.

Selon l’OIM, 232 personnes ont péri ou sont portées disparues en Méditerranée centrale depuis le début de l’année. Les organisations de l’ONU exhortent l’Europe à agir pour sécuriser « l’un des passages maritimes les plus dangereux au monde ». Elles réclament des « opérations de recherche et de sauvetage proactives » en Méditerranée centrale. Ainsi que des « procédures de débarquement claires et sûres pour les personnes secourues en mer »,

Droits de l’Homme

Les pays européens doivent prendre des mesures concrètes pour « une approche respectueuse des droits de l’Homme » en Méditerranée. C’est le sens du rapport de la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe Dunja Mijatovic, publié la semaine passée (15 mars).

Selon celui-ci, les personnes migrantes sont de moins en moins protégées sur cette route migratoire. « Le retrait progressif des navires d’État de la Méditerranée et les dispositions prises pour entraver les opérations de sauvetage des ONG, ainsi que les décisions visant à retarder les débarquements et l’absence de ports sûrs désignés, sont autant d’éléments qui portent atteinte à l’intégrité du système de recherche et de sauvetage ».

Pays tiers

Dans le viseur de la Commissaire, l’intensification des coopérations avec des pays tiers pourtant reconnus coupables de graves violations des droits de l’Homme.

Dunja Mijatovic s’inquiète notamment de la volonté d’institutionnaliser « une pratique consistant à laisser aux garde-côtes libyens la voie libre pour intercepter les personnes qui se trouvent en mer ». Ceci « a donné lieu à près de 20 000 retours en Libye. Pays où les personnes sont exposées à de graves violations des droits de l’homme ».

Un pays qui n’est donc pas un lieu sûr où les rescapés devraient être débarqués, selon le droit maritime.

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