Algérie. La tragique réalité quotidienne des femmes dans les camps de Tindouf
Les graves violations des droits des femmes dans les camps de Tindouf, depuis plusieurs décennies, sont devenues une tragique réalité quotidienne, à la vue du pays hôte, “qui se vante à tort de respecter ses obligations au regard du droit international humanitaire”. C’est ce qu’a dénoncé mercredi 17 mars à Rabat l’ambassadeur Représentant permanent du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale.
Lors d’un colloque international sur “la protection des femmes pendant les crises humanitaires”, M. Hilal a indiqué que cette réalité “existe toujours dans notre voisinage immédiat, en ce qui concerne la situation de nos concitoyennes dans les camps de Tindouf en Algérie, où la plupart d’entre elles sont victimes de violences sexuelles et d’esclavage en raison de la couleur de leur peau”.
D’autres femmes, a-t-il déploré, sont interdites de rejoindre leur famille adoptive ou privées de leurs enfants. Ceux-ci, recrutés par un groupe séparatiste armé, sont envoyés dans des pays lointains, en Amérique latine ou aux Caraïbes. Non pas pour poursuivre leurs études, mais plutôt pour subir un endoctrinement idéologique et une formation militaire.
Une violation flagrante des dispositions du droit international humanitaire
L’ambassadeur a ajouté que les femmes sont toujours soumises à des violences sexuelles de la part de groupes armés dans de nombreuses régions du monde. Elles sont contraintes de devenir des bombes humaines par des groupes terroristes. Victimes de la migration climatique et des réseaux criminels transnationaux, elles sont également détenues pendant des décennies dans des camps de réfugiés militarisés. Détention en flagrante contradiction avec les dispositions du droit international humanitaire.
Cette situation tragique est sans précédent et incompatible avec l’inclusivité de l’arsenal juridique du droit international humanitaire, qui est censé assurer la protection des femmes. C’est ce qu’a déclaré M. Hilale, lors cet événement tenu à l’initiative de la Commission nationale du droit international humanitaire (CNDIH), en commémoration de la journée internationale de la femme.
Ce colloque international a été marqué notamment par la participation du chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, la présidente de la Commission nationale du droit international humanitaire, Farida Khamlichi, et la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach. Ont y pris part aussi un groupe d’experts et de spécialistes pour présenter les conditions des femmes séquestrées dans les camps de Tindouf comme un exemple déshonorant de souffrances des femmes.
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