Le Covid-19 et la menace sur les droits des femmes
Santé, déscolarisation, violences sexuelles, les conséquences de la pandémie de Covid-19 menacent les droits des femmes. L’UNICEF tire la sonnette d’alarme.
Droits menacés
Si la crise sanitaire fait peser, depuis un an, une menace épidémique mondiale, elle est aussi à l’origine d’une augmentation des disparités. En cette journée internationale des droits des femmes (8 mars), l’UNICEF alerte sur le recul de ces droits.
Pour l’ONG, ce recul se matérialise notamment par un accès à la santé plus compliqué pour les femmes et les jeunes filles. « 47 millions de femmes vivant dans des pays à revenu moyen ou faible n’auraient pas accès à des moyens de contraception, ce qui laisse envisager 7 millions de grossesses non désirées » craint l’UNICEF.
Cette dernière rappelle que chez les filles âgées de 15 à 19 ans, les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont l’une des principales causes de décès.
Déscolarisation
Outre l’accès à la santé, l’augmentation de la déscolarisation, due à la fermeture d’écoles en cette période de crise sanitaire, inquiète sérieusement l’UNICEF. 743 millions de filles ont dû quitter l’école et risquent une déscolarisation complète.
Cela peut les exposer « à des risques supplémentaires de violences basées sur le genre [mutilations génitales féminines, ndlr], de mariages précoces et aggrave le fardeau du travail non rémunéré des filles ». L’ONG assure mettre tout en œuvre « pour garantir la continuité des services de santé de base » mais également « pour permettre aux filles de poursuivre leur apprentissage », avec « la mise en place de l’apprentissage à distance ».
La France et les violences
En France, lors du second confinement (novembre 2020), les signalements pour violences sexuelles ou sexistes ont augmenté de 60% contre 36% au printemps. Début janvier, Marlène Schiappa, ministre déléguée à la citoyenneté, expliquait ces chiffres, en grande partie, par la crise économique et sociale faisant régner « un niveau de tension extrêmement fort depuis cet automne avec moins de soupapes de décompression pour les gens qui devaient rester chez eux ».
En ce 8 mars, 37 organisations syndicales appellent « les femmes du monde entier » à se mettre en grève « pour refuser toutes et tous ensemble de payer le prix de la crise avec notre travail, notre salaire, notre corps ».