Espagne et Gibraltar: à quand la même logique pour Sebta et Melilla ?

 Espagne et Gibraltar: à quand la même logique pour Sebta et Melilla ?

Dès l’approche de la conclusion des accords sur le Brexit, le Royaume-Uni et l’Espagne ont eu des journées marathon pour éviter la fermeture des frontières entre le territoire britannique de Gibraltar et les terres d’Andalousie. Londres et Madrid sont tombés d’accord pour assurer le passage des personnes et des marchandises. Les élites politiques espagnoles continuent de réclamer le retour de Gibraltar au bercail. À quand l’adoption de la même logique pour les enclaves espagnoles Sebta et Melilla sur les terres marocaines ?

 

Gibraltar restera dans l’espace Schengen et ses résidents peuvent circuler librement dans les pays de l’Union européenne. En ce qui concerne les personnes venant du Royaume-Uni, elles doivent présenter leurs passeports pour entrer à Gibraltar sous la responsabilité des autorités espagnoles.

Arancha Gonzalez Laya, la ministre espagnole des Affaires étrangères, s’est déclarée pour une « interdépendance » mise en oeuvre avec « coresponsabilité ». Elle a précisé que des agents de l’agence européenne Frontex sont présents au port et à l’aéroport de Gibraltar. Cette petite enclave située au sud de l’Espagne a été cédée au Royaume d’Angleterre en 1713 dans le cadre du traité d’Utrecht. Depuis, l’Espagne n’a jamais cessé de revendiquer son territoire. Elle n’a pas eu la même attitude pour les deux villes de Sebta et Melilla, situées au nord du Maroc.

La conclusion d’un tel accord a été permis par la mobilisation des autorités de Gibraltar et les autorités locales espagnoles des provinces mitoyennes qui ont intérêt à sauvegarder l’économie locale et les milliers d’emplois frontaliers. Les élites politiques espagnoles continuent de réclamer le retour de Gibraltar au bercail. À quand l’adoption de la même logique pour les enclaves espagnoles sur les terres marocaines ?

Pour le moment, et suite aux récentes déclarations du chef du gouvernement marocain Sâadeddine El Othmani sur la marocanité des deux enclaves, le gouvernement espagnol a convoqué l’ambassadrice du Maroc, Karima Benyaîch. D’un autre côté, Carmen Calvo, vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre des Finances a réagi en affirmant qu' »il n’y a pas de sujet. Ceuta et Melilla sont espagnoles… Le gouvernement espagnol ne le discute pas et personne ne le discute dans ce pays ».

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