#MazalTefla : le mouvement marocain contre le mariage des mineures
La société civile au Maroc se mobilise contre le mariage des filles mineures. Les associations « Droits & Justice » et « Les Citoyens » ont conçu et engagé une campagne de sensibilisation en recourant aux outils digitaux contre les violences animées par le genre, et notamment, contre le mariage des filles mineures. Cette campagne se déploie actuellement sous le slogan #MazalTefla (ce n’est qu’une enfant).
L’association « Droits & Justice » avait publié les résultats d’une étude en mars 2019, qui s’est intéressée au mariage des filles mineures à l’échelle nationale. Cette étude a été réalisée en collaboration avec le Programme Dano-Arabe et KVINFO du Danemark, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’exploitation sexuelle.
Les principales conclusions de cette étude peuvent être résumées comme suit :
- Les conditions économiques amènent les pères à marier leurs filles mineures pour alléger le fardeau des dépenses. 32% de ces pères ont un revenu inférieur à 2.000 dirhams par mois
- Les conditions de vie de ces jeunes mariées, malheureusement, ne changent pas. Elles continuent de vivre dans la précarité
- 76% de ces jeunes mariées déclarent avoir comme emploi « le travail domestique »
- 63% de ces filles mineures tombent enceintes avant 18 ans. Et même 44% d’entre elles à 17 ans et 14% à 16 ans
- En milieu rural, 4.5% sont tombées enceintes à 15 ans
- 13% environ ont connu un décès de leurs bébés
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La campagne #MazalTefla est diffusée sur les réseaux sociaux et présente des témoignages de mineures victimes de mariage précoce, ainsi que des experts de ce sujet. Elle s’appuie aussi sur la diffusion de capsules de sensibilisation.
La société civile marocaine milite pour une refonte du Code de la famille (Moudawana) et demande dans l’immédiat, la suppression de son article 20.
Rappelons-nous les batailles menées pour la révision de la Moudawana en 2004. Il a fallu une forte implication du Roi Mohammed VI pour améliorer les droits des femmes.
Aujourd’hui, beaucoup de voix s’élèvent pour abolir le mariage des filles mineures, mais aussi de fixer un âge maximal pour le mari et éviter que des hommes âgés convolent en noces avec des mineures de l’âge de leurs petites filles.
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