Le couscous entre au patrimoine de l’Unesco 

 Le couscous entre au patrimoine de l’Unesco 

Le couscous a été inscrit, ce mercredi 16-12-2020, au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. PIERRE LOUIS VIEL / MOOD4FOOD / FOODCOLLECTION VIA AFP

C’est la première fois que quatre pays du Maghreb unissent leurs efforts pour déposer un dossier commun. Et ça a marché ! Le couscous, plat emblématique de l’Afrique du Nord, est officiellement entré, ce mercredi 16 décembre, au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

 

L’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie, qui se sont longtemps disputé la paternité du couscous, plat ancestral à base de semoule de blé dur, d’orge ou de maïs, servi avec légumes et viande ou poisson savamment épicés, ont déposé un dossier commun  » Savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous «  auprès de l’Unesco.

Mercredi, les représentants des quatre pays ont dit tour à tour leur « joie » et leur  » fierté » pour cette reconnaissance gastronomique et culturelle, lors de la cérémonie officielle retransmise sur le site Web de l’Unesco. Dans les quatre pays, « femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, sédentaires et nomades, issus du monde rural ou citadin, ainsi que de l’émigration » s’identifient à ce « mets emblématique » proposé dans les plus modestes restaurants et revisité par les plus grands chefs, selon le dossier de candidature.

Présent à tous les événements familiaux

 » L’esprit du couscous est l’expression de la vie en société « , souligne le dossier qui ne donne aucune recette, information culinaire potentiellement sensible. Présent à tous les événements familiaux ou culturels, que le moment soit « heureux ou tragique » comme le rappelle le document, le plat ancestral a en effet autant de recettes que de noms. Appelé selon les régions « Seksou », « Kousksi », « Kseksou », le mot « couscous » est issu de la transcription latine des termes berbères « Seksu », « Kuseksi » et « Kseksu » (grains bien roulés).

Certaines populations du Sahara l’appellent « Ucu » (nourriture en langue amazighe). En Algérie et en Tunisie, on le nomme aussi « naama », ce qui pourrait signifier « providence ». Il apparaît sous la forme « kuskusi » dans les dictionnaires arabes à partir du XIXe siècle.

« Le meilleur couscous, c’est celui de ma mère »

Le couscous, plat d’origine berbère, est très ancien : on en mange depuis le Moyen-Âge au moins, indique l’Unesco. Son histoire est complexe mais « le meilleur couscous, c’est celui de ma mère », concède l’organisation internationale, estimant que « le couscous est bien plus qu’un plat, c’est un moment, des souvenirs, des traditions, des savoir-faire, des gestes qui se transmettent de génération en génération ».

Les quatre pays avaient fait valoir que ces savoirs et pratiques, partie intégrante de leur patrimoine culturel, se rapportaient à toutes les populations de l’Algérie, du Maroc, de la Mauritanie et de la Tunisie, tous les genres, tous les âges, sédentaires ou nomades, ruraux ou citadins, émigrés compris, et en toutes circonstances : plat du quotidien comme festif.

Le plat préféré des Français

Ils avaient mis en lumière, outre sa qualité de « mets emblématique », ses dimensions sociales, ses symboliques très fortes (solidarité, vivre ensemble, partage) mais aussi « universelle », le couscous étant aujourd’hui apprécié partout dans le monde. Passé de l’autre côté de la Méditerranée au début du XXe siècle avec les premiers travailleurs algériens, puis avec les pieds noirs à l’indépendance de l’Algérie, il arrive régulièrement dans le peloton de tête des plats préférés des Français, selon les sondages.

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