Commémorations des attentats de novembre 2015 sur fond de menace djihadiste
Cinq années ont passé depuis le sinistre 13 novembre 2015. Les commémorations des attentats les plus meurtriers commis sur le sol français interviennent alors que la menace terroriste est en recrudescence dans le pays. Du côté des autorités, c’est le ton martial qui domine quelques jours après que de nouveaux attentats ont endeuillé la France.
C’est dans un climat marqué par l’assassinat de Samuel Paty le 16 octobre et l’attaque dans la basilique de Nice le 29 octobre que survient les commémorations des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. La succession d’attaques au cours des dernières semaines rappelle que la menace djihadiste est toujours d’actualité. Si elle a changé de forme en cinq ans, elle n’en demeure pas moins une préoccupation importante des Français.
Accompagné notamment de la maire de Paris Anne Hidalgo, le Premier ministre Jean Castex s’est rendu sur les lieux des attaques. Dans la matinée au Bataclan, puis devant le Stade de France et sur des terrasses de café à Paris. Les endroits où les commandos téléguidés par le groupe État islamique (EI) ont tué 130 personnes il y a cinq ans, semant l’effroi dans le pays.
Autour de la salle de spectacle, encadrée par un important dispositif policier, les noms des victimes ont résonné dans les rues vidées par le confinement. Seuls quelques badauds étaient venus se recueillir.
Des responsables de partis participeront à leurs propres commémorations des attentats tandis que la tour Eiffel s’éteindra à partir de 20H et scintillera chaque heure en mémoire de cette attaque qui a provoqué une onde de choc mondiale.
Discours guerrier
Aujourd’hui, les autorités craignent moins de vastes attaques coordonnées que le passage à l’acte soudain d’individus radicalisés. Les djihadistes « nous frappent encore, mais avec des individus fanatisés qui utilisent des couteaux pour susciter l’effroi », a estimé l’ancien chef de l’État François Hollande dans le Parisien de vendredi. Ajoutant que « la guerre sur notre sol n’est donc pas achevée ».
Après le sport, la musique et la convivialité, c’est aujourd’hui l’école que ciblent les terroristes, ainsi que la liberté religieuse, estime le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian. Ce « sont nos valeurs que nous devons protéger et ce qui exige de notre part une très grande fermeté à l’égard du terrorisme », a-t-il ajouté.
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Mis sous pression par ces nouvelles attaques, l’exécutif a récemment lancé une offensive contre l’islamisme politique et promet d’agir avec plus de fermeté contre les étrangers radicalisés. Selon le ministre de l’Intérieur, 48 d’entre eux ont été expulsés depuis juillet sur les 231 dans le collimateur des autorités.
Projet de loi controversé
« Il y a encore plus d’une centaine d’étrangers en situation irrégulière que nous soupçonnons de radicalisation » sur le territoire national, a déclaré vendredi sur France info Gérald Darmanin. Le ministre doit dévoiler en décembre son projet de loi controversé contre le séparatisme islamiste. Pressé à droite et à l’extrême-droite de prendre des lois d’exception, le gouvernement tente d’apporter des garanties sur la prise en charge des radicalisés en détention ou proches de la libération.
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« Il n’y a pas un terroriste (…) condamné qui sortira sans une double surveillance. Surveillance judiciaire : juge d’application des peines antiterroriste ; surveillance policière. », a clamé le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti vendredi sur LCI.