Justice. Esclave dans Valeurs Actuelles : Danièle Obono porte plainte à son tour

 Justice. Esclave dans Valeurs Actuelles : Danièle Obono porte plainte à son tour

La députée de La France insoumise Danièle Obono à l’Assemblée. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Danièle Obono va « porter plainte contre Valeurs Actuelles » après la publication de l’hebdomadaire ultraconservateur, a-t-elle annoncé mercredi. Celui-ci dépeignait la députée LFI de Paris en esclave dans le dernier épisode de sa « politique-fiction » de l’été. Le magazine fait déjà l’objet d’une enquête pour « injures à caractère raciste ».

« Après mûre réflexion et suite à une analyse juridique approfondie, j’ai décidé, avec La France insoumise, de porter plainte contre Valeurs Actuelles », précise Mme Obono dans un communiqué. Elle en avait également fait l’annonce, plus tôt, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.

Valeurs Actuelles fait déjà l’objet d’une enquête pour « injures à caractère raciste ». Le Parquet de Paris a ainsi rapidement réagi, quelques heures après la publication du numéro incriminé. Le magazine a publié un récit de sept pages dans lequel la députée Danièle Obono, à la peau noire, « expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage » au XVIIIe siècle, selon sa présentation. Des dessins de Mme Obono, collier en fer au cou, accompagnent ce « roman de l’été ».

 

Une enquête déjà ouverte

La publication avait suscité une vague d’indignation dès sa sortie. Plusieurs personnalités politiques, de la majorité comme de l’opposition, ont condamné ces dessins et soutenu la députée. La chaîne d’information LCI a par ailleurs écarté de son antenne Geoffroy Lejeune. Le directeur de la rédaction de « Valeurs actuelles » était jusqu’à présent régulièrement invité dans les plateaux-débats.

Raquel Garrido et Xavier Sauvignet assureront la défense de l’élue, qui qualifie sa plainte de « combat universel contre le racisme ». Elle mène cette action « pas seulement pour (elle), mais pour toutes celles et ceux qui ont été renvoyés, par ce texte raciste et xénophobe dans son essence, à un “chez eux” imaginaire loin de la France. »