Prison : Eric Dupond-Moretti devra faire ses preuves

 Prison : Eric Dupond-Moretti devra faire ses preuves

Le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti assiste à la session des questions au gouvernement au Sénat à Paris, le 8 juillet 2020. DANIEL PIER / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP

Sa nomination ne fait pas l’unanimité parmi les magistrats. Les premiers pas d’Eric Dupond-Moretti, seront également scrutés par les surveillants pénitentiaires.

 

Réformer

« Il connaît la justice, c’est un bon point pour lui (…) S’il veut réformer la chaîne pénale, ça peut être intéressant » selon Stéphane Barraut, secrétaire général adjoint de l’Ufap-Unsa. La première organisation syndicale pénitentiaire attend de voir les premières actions du nouveau garde des Sceaux.

Le syndicaliste prévient néanmoins : « C’est un gros chantier qui date de plusieurs années ». Réformer la chaîne pénale sera donc une tâche ardue pour Eric Dupond-Moretti. Stéphane Barraut lui prédit des surprises : « En tant qu’avocat, il n’a pas forcément connu l’envers du décor (…) Je pense qu’il va être surpris de ce qu’il va découvrir ».

Surpopulation

Pour sa première sortie (7 juillet), le garde des Sceaux a choisi de visiter la prison de Fresnes (Val-de-Marne). Ce dernier, s’est dit préoccupé par les conditions de détention et les conditions de travail du personnel pénitentiaire. Avec les mesures prises pour combattre la propagation du Covid-19, la densité carcérale de la maison d’arrêt est passée de 142 % à 115 %.

Des améliorations qui doivent perdurer selon le nouveau ministre : « On est dans des taux d’occupation ici qui sont historiquement bas et c’est sans doute le chemin qu’il faut poursuivre, en tout cas c’est ma conviction ».

Reconnaissance

« Les métiers pénitentiaire doivent être reconnus dans le public. Nous avons énormément de mal à recruter. Il faut les moyens pour recruter du personnel. Et revaloriser nos métiers, tant sur les grilles indiciaires, que sur la forme du métier », explique Stéphane Barraut.

L’attente autour d’Eric Dupond-Moretti est grande. Le syndicat sera très attentif au fait que les décisions prises soient en adéquation avec le discours. Toutefois, pour le syndicaliste, toutes les cartes ne sont pas entre les mains du ministre : « De par sa personnalité, s’il le souhaite, il aura les moyens de faire bouger les choses. Maintenant est-ce qu’il aura les mains libres ? L’avenir nous le dira ».

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