Dijon : des scènes surréalistes de violences durant 3 nuits

 Dijon : des scènes surréalistes de violences durant 3 nuits

Crédit photos : VOISIN / Phanie / Phanie via AFP

Ce sont trois nuits d’affrontements dignes de films hollywoodiens qui ont secoué la ville de Dijon du vendredi 12 au lundi 15 juin. Plusieurs dizaines voire une centaine de « membres de la communauté Tchétchène » ont fait régner la terreur dans le quartier sensible des Grésilles. Pour cause ? Un règlement de compte.

Un défilé d’individus « appartenant à la communauté Tchétchène », parfois cagoulés et armés de bâtons et barres de fer, ont envahi le quartier sensible des Grésilles. Selon eux, ils sont venus faire justice après l’agression d’un mineur de leur communauté par des dealers du quartier.

Six blessés ont été enregistrés au total dans les trois épisodes successifs du vendredi, samedi et dimanche soir selon le procureur de Dijon, Eric Mathais, avec quatre véhicules et plusieurs poubelles incendiés. Selon la préfecture, quatre personnes ont été interpellées. Lundi, 110 militaires ont été envoyés sur place. À l’heure actuelle, les tensions semblent être apaisées.

Dans une interview donnée au journal local Bien Public, un homme se présentant comme Tchétchène et déclarant avoir participé à l’envoi souligne : « Nous n’avons jamais eu l’intention de saccager la ville, ni de nous en prendre à la population ».

Selon Eric Mathais, une enquête a été ouverte entre la police judiciaire et la sécurité publique, « en particulier pour tentative de meurtre en bande organisée, dégradations, incitation à la violence ».

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Ces événements font encore une fois remonter à la surface les zones de non-droit. On estime à 10 % de la population française qui vit dans de tels quartiers populaires en proie aux trafics de drogue, à l’informel, au radicalisme islamiste, et à l’extrémisme de droite comme de gauche. Ils sont aujourd’hui au nombre de 1.500.

Il est urgent que ce sujet devienne une priorité du gouvernement mais aussi du Parlement et de la Justice, pour réinventer une nouvelle politique de la ville avec une réaffirmation de l’autorité de l’Etat parallèlement à des actions multidimensionnelles sur le plan économique, social et culturel. Sans l’amorçage d’activités licites génératrices de revenus, sans la réforme du système éducatif, sans l’animation d’activités culturelles et sans la requalification des jeunes pour faciliter leur insertion professionnelle, les problèmes risquent de s’aggraver.

L’adjoint au Maire de Dijon, Hamid El Hassouni, intervenant sur sa page Facebook hier, n’a pu cacher sa colère :

« L’État a abandonné les Grésilles !

J’accuse le Préfet d’avoir abandonné les habitants des Grésilles ! Oui j’assume cet écrit !

J’accuse certains médias d’avoir menti et véhiculé un message de Haine en divulgant des mensonges : il ne s’agit nullement de Trafic de drogue ou de guerre de Communautés ! Je ne connais qu’une Communauté, La communauté nationale !!

J’accuse les modérateurs des réseaux de certains sites d’information d’avoir laisser la Haine s’étendre !

Ces 3 derniers jours 8000 habitants ont vécu l’enfer. Écoutez leur témoignage ! Edifiant ! Le Préfet a une part de responsabilité en n’ayant rien anticipé ! Incompétence ou acte délibéré ?

La guerre des communautés n’est qu’une pure invention des semeurs de Haine!

Quant aux élus qui exploitent a dessein la violence vous êtes indignes ! Honte à vous! De vrais rapaces en manque de sang ! Prêts à mentir, à ternir l’image d’honnêtes citoyens qui n’ont à 99,99% rien à se reprocher.

Demain ? Une grosse inquiétude ! La cohésion est fragilisée ! Je suis inquiet. L’heure est grave. TRES GRAVE ! »

Après Laurent Nunez, le secrétaire d’Etat à l’intérieur, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen se rendra sur place cet après-midi.