Chloroquine : Il faut sauver le « soldat » FAMAR Lyon

 Chloroquine : Il faut sauver le « soldat » FAMAR Lyon


La France part en guerre, mais va laisser l’usine française capable de produire 1 million de boites de chloroquine et de l'antiviral sur le carreau. Imaginerait ‘on le « Tigre » Georges Clémenceau partir à la guerre sans son usine de munitions ? Les polémiques n’ont plus lieu d’être. Il est temps d’agir !


En 20 ans de journalisme, je n’ai jamais vu ça ! Il est normalement de bon ton qu’un élu de la République se rue dans les médias pour parler de l’usine de son coin qui va fermer. Ne serait ce que pour rassurer ses administrés en vue de sa réélection ! Un mot de compassion, une attention, un réconfort,.. la réponse n'a même pas besoin d'être longue ! Celle de Thomas Gassiloud, député du Rhône où est installée la seule usine de production de Chloroquine avec autorisation de mise sur le marché français, nous a laissé coi !


 



« Désolé, mon temps est trop limité pour vous répondre.» A l’heure où une « catastrophe sanitaire » est en train de se profiler en France, on ne peut que s’étonner qu’en temps de « guerre », ce député, qui fait pourtant partie de la commission de la défense à l’Assemblée Nationale, n’est cure de prendre position.


Après avoir publié deux articles sur notre site internet le 24 mars ( Chloroquine : « Plus on attend, plus on aura de morts » et La France risque de ne plus pouvoir produire de la chloroquine), nous avons lancé une campagne de sollicitations d’interviews auprès de plusieurs institutions dés le 25 mars 2020. Ni Olivier Véran, le ministre de la santé, ni la Direction Générale de la Santé, ni Bruno Le Maire, Ministre de l’économie et des Finances, ni Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, ni la société Sanofi n’ont daigné répondre aux questions légitimes que nous nous posons sur cette cause nationale.


Je n’abonderai pas dans le « tous pourris », conscient de la difficulté de la tâche du moment ! Des politiques de tous bords (Gaulliste, Socialiste, Insoumis, Communiste) ont pris la mesure du drame en cours. Le président LR de la Région Auvergne Rhône Alpes, Laurent Wauquiez a plaidé pour un projet de reprise de l’entreprise. Le député communiste Fabien Roussel a écrit à Bruno Le Maire dés le 12 mars sur le sujet. Le 21 mars, le député Génération.s, Régis Juanico s’inquiétait que « Trump rachète l’usine en redressement judiciare » et le 24 mars, le député socialiste, Boris Vallaud demandait à l’Etat « d’identifier et soutenir sans réserve les entreprises stratégiques ». Enfin, les insoumis par le biais de Mathilde Panot, Eric Coquerel et Manuel Bompard ont demandé un « comité de suivi » de la crise et proposent un pôle publique du médicament. La diversité des opinions politiques sur le sujet, ne laisse pas de doute !


 


Il s’agit là d’une cause de « sécurité sanitaire nationale » !


La France, 5ème puissance mondiale, ne peut être dépendante de l'étranger pour le seul remède connu à ce jour contre le Covid-19 alors qu’elle possède dans son territoire lyonnais, d’une usine de 300 salariés prêts à tout donner mais qui va fermer ses portes en juin 2020.


La production pharmaceutique est une véritable mécanique de précision  – comme l’armement – soumis à des contrôles draconiens et qui demande du temps pour être produit. Un médicament est composé d’un principe actif (molécule qui possède un effet thérapeutique) et d’un excipient (substances qui permettent d’assurer la conservation du médicament). Le procédé de fabrication d’un médicament est implacable, compte tenu de la dangerosité que cela peut entrainer chez le patient. « Il faut compter au minimum 3 semaines pour « sortir » un médicament si vous avez toutes les matières premières, nous explique un expert en production pharmaceutique que nous avons interrogé. Si vous n’avez pas les matières premières (surtout le principe actif qui vient d’Asie), le délai se rallonge à 3 mois. »


Selon cet expert, la chloroquine (dite chloroquine sulfate) est extraite de produits végétaux et de synthèse chimique. « Il y a une dizaine d’années, les principes actifs pour la chloroquine étaient produits en Europe, notamment en France et à Francfort en Allemagne. Avec la mondialisation, on a réduit les effectifs. Pour des raisons de coûts essentiellement, la production de principes actifs est partie à 80% en Asie. Le mouvement a été international. Tous les pays se fournissent là-bas, même les Américains. » L’éminent professeur, Rémi Salomon, président de la CME centrale de l’APHP abonde dans le même sens : « Dans les jours qui viennent, trouvons en Europe tous les moyens pour éviter la catastrophe »


Le désastre du manque de masques, de bouteilles d’oxygènes (la seule usine française, Luxfer est fermé depuis un an et les salariés demandent sa réouverture) et d’autres besoins n’est pas de l’unique responsabilité du gouvernement En Marche. Elle est le fruit d’une mondialisation à outrance pour les « coûts » et de l’abandon du service public hospitalier depuis 10 ans.


 


Mais l’heure n’est pas à la polémique : il faut agir vite !


L’heure est grave ! Chaque jour à tergiverser est un jour de perdu. Je ne suis ni un « chloroquino-phile », ni « un chloroquino-sceptique ». Je ne suis pas un scientifique. Je suis pragmatique. Mon deuxième pays, le Maroc, l’a compris dés les premiers jours de l’épidémie. Sous les hautes instructions royales de sa Majesté le Roi Mohammed VI, tous les stocks de chloroquine ont été réquisitionnés tout comme la Chine, les Etats-Unis, l’Inde, etc.. Cessons notre arrogance française et prenons exemple !


L’heure est grave ! Dans l’attente de l’étude européenne Discovery, nous ne pouvons pas attendre. On ne peut laisser tomber la seule usine française à produire de la chloroquine (mais aussi de l’azithromycine compris dans le procédé du Pr Raoult). Si le procédé est le bon, nous serons bienheureux d’avoir une usine qui peut produire un million de comprimés en 21-28 jours. Si ce n’est pas le bon traitement, nous serons de quelques millions de perdus. J’aurais bien proposé de les rembourser mais mes moyens ne le permettent pas. Est ce si grave quand la vie de milliers de personnes est en jeu ?


 


L’heure est grave !


Plutôt qu’« accuser » et en tant que simple citoyen français, je préfère lancer l’appel suivant :


J’en appelle à vous, Française, Français, pour faire pression, médiatiser sur l’avenir de cette société et surtout sauver le « soldat FAMAR », loin des idéologies politiques et des prises de positions scientifiques,


J’en appelle aux laboratoires Sanofi, fleuron national français de notre industrie pharmaceutique, de relancer les commandes le plus rapidement possible, sans se soucier des coûts,


J’en appelle à Olivier Véran et aux responsables du ministère de la Santé, de prendre attache avec l’usine et ses salariés et de lancer la production sans plus tarder,


J’en appelle à Gérald Darmanin et à Bruno Le Maire, qui a été par le passé au cœur du système (secrétaire général adjoint de l’Elysée, directeur de cabinet du Premier ministre), de prendre les dispositions nécessaires économiques,


J’en appelle au Premier Ministre, Edouard Philippe de prendre acte de l’urgence de « sécurité sanitaire nationale » que nous traversons en donnant les moyens à Famar Lyon de continuer à produire,


J’en appelle, enfin, à notre chef de « guerre », le Président de la République, Emmanuel Macron. Vous avez le pouvoir de nous sauver, Monsieur le Président ! Personne ne vous en voudra si quelques millions sont dépensés par mesure de précaution. J’ai en mémoire ses propos que vous teniez le 25 avril 2018, à la George Washington University : « Si vous êtes frustrés et que vous ne trouvez pas la réponse à cette frustration, n'abandonnez pas. Considérez simplement que quelque chose cloche dans le système et changeons-le ensemble !…Toujours suivre les règles, c’est du bullshit ».  Vous avez le pouvoir de changer le « bullshit » !


 


Voir aussi : 


Reportage exclusif : #1 Au coeur de la production de chloroquine


Reportage exclusif : #2 Au coeur de la production de chloroquine


Chloroquine : "Plus on attend, plus on aura de morts"


La France risque de ne pas pouvoir produire de la chloroquine


Chloroquine : nouvelles restrictions gouvernementales