Béziers : Etrange décès d’un homme au commissariat

 Béziers : Etrange décès d’un homme au commissariat


Mohamed Helsi Gabsi est mort mercredi soir à Béziers, peu de temps après son interpellation par la police municipale de la ville. De manière musclée et sans autorisation légale, les 3 policiers l'ont ensuite emmené au commisariat de police nationale. A leur arrivée, il serait mort. Considéré comme sans-abri et premier décédé à la suite d'un contrôle des mesures de confinement, sa mort pose la question du rôle joué par la police municipale, dans cette localité dirigée par le maire RN, Robert Ménard.


On est le soir du mercredi 8 avril 2020. Comme dans toutes les villes de France, le confinement est appliqué. Dans les rues, un sans-abri de 34 ans, Mohamed Helmi Gabsi, père de 3 enfants, se fait interpeller par la police municipale de Béziers, une ville dirigée par le maire Rassemblement National, Robert Ménard. Une interpellation filmée qui a fait le tour du web.


Condamné à plusieurs reprises depuis 2005 pour violences et vols, l'homme aurait selon les 3 policiers "refusé leur contrôle" et "résisté" à l'interpellation. Dans une vidéo devenue virale sur le web, on le voit appeler à l'aide et porter jusqu'à leur voiture par les trois policiers. Selon les déclarations des policiers municipaux, Mohamed aurait été mis à l'arrière du véhicule sur le ventre, menotté, avec un des policiers municipaux assis sur ses fesses "dans le but de le maintenir."


A leur arrivée au commissariat, Mohamed Helmi Gabsi était inconscient et n'a pu être réanimé. Pour l'heure, des médécins légistes de l'Institut médico-légal de Montpellier ont procédé à l'autopsie mais ne donneront leurs résultats que "la semaine prochaine". Le procureur de la ville de Béziers, Raphaël Balland, dans un communiqué, indique qu'aucune des constations effectuées sur le corps ne permet d'expliquer de manière évidente la ou les causes du décès." L'enquête a été confiée à la sûreté départementale de Montpellier.


La mort de Mohamed Helmi Gabsi pose la question du dépassement de leur rôle de la police municipale. Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, une loi du 23 mars 2020 permet aux agents de police municipale, aux côtés de la police nationale, d'assurer le respect des mesures de confinement. Toutefois, comme le rappelait le procureur, "la police municipale doit contacter le commisariat de police nationale depuis le lieu d'interpellation et c'est à l'officier de police judiciaire (OPJ) de décider de se faire remettre la personne interpellée."


Une cagnotte pour aider la famille a été mise en place.