Géopolitique – MBZ et le virus de la guerre
MBZ, Mohammed Ben Zayed, qu’on peut difficilement dissocier de son disciple saoudien Mohammed Ben Salmane, n’a cure du Coronavirus. Les gens qui meurent au quotidien, ça le connaît, lui qui continue de mettre le feu à toutes les régions du Golfe est désormais sur tous les fronts, du Yémen au Mali, en passant par la Libye. L’odeur de la mort, il n’aime rien autant que ça.
Aux dernières nouvelles, alors que la crise du coronavirus décimait déjà des milliers de personnes de par le monde, les avions des Emirats sillonnaient le ciel pour aller livrer, ici du matériel militaire, là des véhicules blindés, toujours dans l’objectif de semer la zizanie dans ces pays.
Aujourd’hui après avoir mis à feu et à sang le Yémen par MBS interposé et plongé la Libye dans le chaos, MBZ a désormais les yeux fixés sur plusieurs pays africains et à leur tête le Mali.
La mise en bouche a commencé par l’offre au Niger et au Burkina des véhicules de fonction, des SUV civils, en particulier des Toyota Land Cruiser 200, en version blindée, aux députés des deux pays.
Depuis février, la société Minerva Special Purpose Vehicles est sur le pied de guerre pour livrer des blindés Panthera et les Land Cruiser 200 blindés au Cameroun, au Kenya et en Ouganda, après avoir généreusement équipé l' Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par Khalifa Haftar.
Il y a à peine quelques mois de cela, MBZ a multiplié les contacts et les invitations de dirigeants africains pour faciliter l'installation d'une base dans un pays du Sahel. Depuis, le ballet des invités de marque africains n’a pas tari.
Depuis janvier 2020, ce sont les présidents malien, Ibrahim Boubacar Keïta, burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani et le président sénégalais Macky Sall qui ont été reçus en grande pompe par MBZ.
Le prince héritier des Emirats qui cherche à tout prix une base sahélienne a-t-il eu gain de cause ? Rien n’est moins sûr. Selon nos informations, le minuscule état pétrolier qui a déjà mis en place plusieurs installations militaires en Afrique a ainsi essuyé un refus du Niger et le niet de la hiérarchie militaire mauritanienne, malgré les relations étroites de Mohamed Ould Ghazouani avec MBZ .
Pourtant le quatrième importateur mondial d’armes ne veut pas ouvrir les yeux sur les défaites cinglantes essuyées par les Emirats sur le terrain yéménite et libyen.
Malgré les revers à répétition et dans sa rage de porter un coup dur aux Iraniens par Yémen interposé, MBZ et son coéquipier saoudien n’ont pas rendu service aux séparatistes locaux.
Abou Dhabi qui a misé sur les milices djihadistes, n’a jamais réussi à briser les lignes ennemies et doit accepter le retrait de ses troupes, qui a pris fin en février 2020, laissant son disciple saoudien dans le pétrin.
Même cafouillage au niveau libyen où l’hypothèse d’une sortie honorable du conflit s’éloigne de plus en plus pour la coalition égypto-émiratie.
Encore une fois, il est clair que MBZ a misé sur le mauvais cheval, un « maréchal » auto-proclamé qui dispute le contrôle de la Libye à l'exécutif tripolitain de Fayez Sarraj.
Aveuglé par sa haine de la Turquie et du Qatar, engagés aux côtés du gouvernement légitime de Tripoli, Mohammed Ben Zayed ne cache plus son soutien direct aux milices de Haftar puisque les Mirage F1 des Emirats ne se cachent même plus pour bombarder même la capitale Tripoli, et ce, en plus des hélicoptères d’origine biélorusse, l’armement lourd payé rubis sur ongle par Abou Dhabi.
Plus dur sera le réveil.