Réouverture des salles de sport à partir du 24 mai ?
Au moment où certains gérants de salles et autres passionnés de fitness annoncent, triomphalistes, la réouverture des gyms à l’approche de l’été pour le 24 mai prochain, les choses semblent en réalité bien plus compliquées que cela. Explications.
C’est un relatif soulagement pour les professionnels du secteur et leurs clients, restés jusqu’ici dans le flou le plus total quant à la reprise de leur activité. Hier 5 mai, le ministère qui supervise le secteur à certains égards, celui de la Jeunesse et des sports, a annoncé dans le communiqué ci-dessus que « la réouverture des salles de sport ainsi que la reprise des activités commerciales relatives au sport, aux loisirs et à l’animation des jeunes, se feront lors des deux dernières étapes de la stratégie gouvernementale de la levée progressive du confinement », soit respectivement du 24 mai au 3 juin et du 4 juin au 14 juin, conformément au décret-loi n° 208 du 28 mai 2020, fixant les dispositions du confinement sanitaire ciblé.
Un flou sémantique persistant
Toutefois, la même source ajoute que le ministère « publiera prochainement les conditions et critères de la reprise des activités en coordination avec les services gouvernementaux concernés ».
L’ensemble des activités sportives en Tunisie est à l’arrêt depuis le 17 mars dernier en raison de la propagation de la pandémie du Covid-19, ce qui en fait le secteur le plus prompt à avoir suspendu son activité, avant même l’obligation des cafés et restaurants à en faire de même, sans compter certains établissements privés qui ont pris l’initiative de fermer dès le 13 mars, déjà impactés à cette date par le manque d’assiduité des clients, et conscients du fait que les salles de sport représentent de véritables nids d’infection potentiels.
Outre l’équipement constamment touché et retouché de façon quotidienne par des centaines de personnes et la transpiration omniprésente, l’air en lui-même y est en effet plus chargé en particules et postillons, et la distanciation sociale y est quasi impossible, notamment sur les tapis de course treadmills accolés les uns aux autres, à moins de réduire drastiquement le nombre de clients.
Le caractère vague autour des critères de réouverture en Tunisie, et qui laisse à penser qu’un cahier des charges strict, viendra donc fixer les modalités de réouverture, selon les régions quant aux deux prochaines phases de déconfinement, mais présage d’une reprise lente et d’autant plus économiquement douloureuse.
Aux Etats-Unis, un récent sondage révèle que seulement la moitié des adhérents sondés (51%) envisagent une reprise immédiate à la réouverture, un quart s’estime « peu intéressé », et le dernier quart des abonnés déclare ne plus vouloir y revenir.
Gold’s Gym dépose le bilan
Toujours aux Etats-Unis, on apprenait hier soir mardi la fin imminente du plus grand symbole national et international de la prospérité du secteur : le mythique Gold’s Gym, dont la filiale californienne avait grandement contribué à faire connaître des stars telles qu’Arnold Schwarzenegger.
Ainsi le réseau géant qui compte pas moins de 700 gyms dans le monde a tout simplement annoncé avoir déposé le bilan, visant un énorme plan de restructuration, estimant le statu quo intenable même à la réouverture prévue entre la mi-mai et le mois de juin, selon les états aux USA. « Ce sera un bain de sang ! », a commenté sans détours l’un des anciens propriétaires de la franchise à propos du licenciement de milliers d’employés.
Une enquête interne a révélé qu’un tiers des abonnés se disent prêts à ne pas suspendre leur abonnement de sorte d’aider financièrement leur établissement, tandis qu’un autre tiers réclame la résiliation de son abonnement, et un dernier tiers se dit encore indécis.
Payer un abonnement que l’on ne consomme pas parfois pendant plus de deux mois, c’est là un luxe que ne pourront sans doute pas se permettre les abonnés à faibles revenus dans les pays en voie de développement.
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