Centres de rétention : Les oubliés de l’urgence sanitaire
Centres de rétention, foyers, samedi (30 mai), la mobilisation en faveur des oubliés de l’urgence sanitaire sera un défi à plus d’un titre.
Bombe sanitaire
C’est un des premiers gros rassemblements prévus depuis le déconfinement. Une grande journée de mobilisation nationale est planifiée pour samedi 30 mai à l’initiative de la Marche des Solidarités.
Plus de 200 collectifs, dont de nombreux collectifs de sans-papiers et résidents de foyers, se sont joints à l’appel « Foyers, centres de rétention, sans-papiers : des mesures immédiates contre la bombe sanitaire !». Terme qui décrit une situation dramatique au regard de l’impossibilité, pour ces personnes, de respecter les gestes barrière ou la distanciation physique qu’exige la crise sanitaire, et ce, dans l’indifférence générale :
« Le genre de lieu où le virus peut circuler et où il y a peu d’attention des collectivités locales » explique Verveine Angeli (Union syndicale Solidaires).
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Tests et masques
En surpopulation, sans les moyens nécessaires pour se protéger et protéger les autres, les personnes vivant en foyers ou centres de rétention sont très exposées au virus. Les revendications de la mobilisation sont tournées vers cet objectif, que ces personnes soient traitées comme les autres.
Pour ce faire, des tests systématiques effectués dans les foyers sont nécessaires selon les organisateurs de la manifestation, tout comme la distribution massive de masques, gants et de gels dans les foyers ou encore un hébergement décent et digne.
Et dans la lignée de ce que demandent toutes les organisations de défense des droits de l’Homme depuis le début du confinement, la fermeture pure et simple des centres de rétention administrative (CRA).
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Manifester malgré tout
Autre défi pour la Marche des solidarités, organiser une manifestation dans le respect des règles sanitaires. Une répartition des manifestants entre la Place de la Madeleine et la Place de la République (3 kms), faire des tours en gardant une distance physique nécessaire.
Malgré toutes ces garanties, Verveine Angeli indique que les organisateurs ont reçu un arrêté d’interdiction (27 mai) pour la manifestation : « Nous ne sommes pas d’accord, nous avons pris contact avec un avocat, nous savions que c’était une possibilité. L’avocat va faire un référé-liberté (28 mai). Nous essayons d’élargir le soutien à cette manifestation ».
Mettant en avant que manifester est un droit, les organisateurs assurent qu’il y aura bien une manifestation samedi.