Affaire Bettencourt, nouveau conflit

L’avocat de Liliane Bettencourt, Pascal Wilhem, a décidé de porter plainte devant le conseil de l’ordre contre les avocats de la fille de l’héritière de L’Oréal.

Mardi 7 juin, Françoise Bettencourt-Meyers, la fille unique de la milliardaire, a accusé de conflit d’intérêt Maître Pascal Wilhelm dans une requête à la juge des tutelles. Ce dernier a été désigné en janvier dernier par Liliane Bettencourt pour gérer sa fortune en cas de mise sous protection. Sa fille a estimé que «des inquiétudes sont apparues qui font craindre de nouvelles dérives contraires aux intérêts de Mme Liliane Bettencourt», notamment la gestion de ses biens. L’avocat affirme ne pas comprendre : «J’ai été extrêmement surpris de découvrir cette action dans la presse. Mardi encore, j’ai passé l’après-midi avec Liliane Bettencourt, sa fille et son gendre… Personne n’a évoqué une telle procédure. Je suis en relation permanente avec l’entourage de Françoise Bettencourt Meyers». «J’ai informé Didier Martin, l’avocat de Françoise Bettencourt-Meyers, avec lequel je travaille régulièrement, de cet investissement dans une société dont je suis l’un des avocats, exactement comme le prévoit le protocole d’accord dans ce cas».

En tant que conseil de Liliane Bettencourt, Pascal Wilhem a mené une transaction de 143 millions d’euros. Il a fait investir à la milliardaire octogénaire cette somme dans la société de Stéphane Courbit, ancien patron d’Endemol. Le problème est que Pascal Wilhem est également l’avocat de Stéphane Courbit, ce qui permet de soupçonner un conflit d’intérêt. «La déontologie ne permet pas au mandataire d’une personne d’être également son avocat, tout comme elle lui interdit de lui faire conclure des accords engageant d’autres personnes qui sont également ses client». C’est pourquoi mercredi 8 juin, le bâtonnier de Paris a ordonné une enquête déontologique.

Dans une interview accordée au Point, Liliane Bettencourt avoue être choquée par l’attaque de sa fille. «Je suis ulcérée et malheureuse. Parce que c’est ma fille. C’est épouvantable ce qu’elle fait. Elle aura la monnaie de sa pièce, je ne veux pas me faire marcher dessus. C’est comme ça. Je lutte, parce que je n’accepte pas que l’on ne dise pas la vérité. (…) Quand elle a quelque chose dans la tête, elle est hargneuse. Elle tient la ficelle, elle ne veut pas lâcher. Mais elle va se foutre par terre, elle va être très malheureuse et seule».

Gypsy Allard