Une fondation pour les femmes de la Méditerranée lancée à Paris

La lutte contre l’inégalité entre hommes et femmes est le principal objectif de cette nouvelle fondation lancée officiellement mardi 14 juin à Paris. Le Maroc fait partie des pays fondateurs de cette initiative euro-méditerranéenne.

Après un galop d’essai de deux ans, les initiatrices de la Fondation des femmes pour la Méditerranée (FFM) sont venues présenter officiellement leur association au cours d’une matinée de tables rondes à l’Institut du monde arabe. Leur idée ? Rassembler tous les acteurs oeuvrant en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes dans l’espace euro-méditerranéen.

Le constat de départ est le suivant : l’égalité entre hommes et femmes est un chantier immense. A titre d’exemple, il est utile de rappeler quelques chiffres à l’échelle mondiale. Ainsi, les deux tiers des 800 millions d’analphabètes sont des femmes. Seuls 19% des parlementaires sont des femmes. Et les femmes gagnent en moyenne 17% de moins que les hommes. Or, les dernières révolutions arabes ont montré combien les femmes aspirent au changement. On se souviendra tous des ces images : des hommes et des femmes, côté à côte dans la rue, pour demander plus de justice, plus d’égalité, plus de liberté.

« Si de nombreux acteurs et actrices se mobilisent chaque année en faveur des droits des femmes, ils apparaissent souvent dispersés ou isolés, travaillent peu en réseau et ne partagent pas toujours leurs expériences » soulignent les dirigeants de la fondation. « Notre objectif est de travailler de manière pluridisciplinaire et transnationale » explique de son côté Nathalie Fustier, la présidente de la FFM. Selon elle, « c’est la première fois que sont rassemblés, sans prééminence, tous les acteurs euro-méditerranéens de l’égalité hommes femmes, dans une même structure. » Concrètement, le FFM s’est fixé plusieurs directions pour son action : l’application des droits fondamentaux et des libertés, l’accès aux garanties fondamentales (santé, protection sociale, droit de la femme à disposer d’elle-même), l’accès à l’éducation, l’indépendance économique, l’émancipation familiale, intellectuelle et culturelle, la lutte contre la pauvreté, la précarité et les violences.

Sur le terrain, le FFM compte 5 premières antennes : Paris, Amman, Byblos, Ramallah et Marrakech. Le Maroc était représenté lors de la cérémonie de lancement par Abdallah Ounnir, professeur de droit à Tanger, Nouzha Skalli, ministre du développement social, de la famille et de la solidarité. Fatima Mansouri, maire de Marrakech, prévue au programme, était finalement absente et s’est fait représenter. La ministre a estimé qu’il ne s’agissait pas simplement de « promouvoir les droits des femmes d’une façon isolée, mais de placer cette promotion dans le cadre d’une vision globale de progrès, de démocratie et de droits de l’homme. » Ajoutant que « si le Maroc arrive à transmettre de façon constructive son expérience aux autres pays de la région, on peut donner un vrai contenu à cette expérience méditerranéenne pour la promotion des droits des femmes ».

Cyril Bonnel