Alain Juppé, un diplomate à Alger

Depuis Bernard Kouchner en 2008 aucun ministre des affaires étrangères ne s’était rendu en Algérie, c’est dire le caractère important que revêtait la venue d’Alain Juppé la semaine dernière à Alger. Les discussions avec son homologue Mourad Medelci devaient porter sur la gestion du conflit en Libye et notamment l’intervention de la France ainsi que sur l’Union pour la méditerranée (UPM) et la circulation des personnes des deux rives.

Passé colonial

Lors de la conférence de presse qu’il a donnée jeudi 16 juin à Alger, le chef de la diplomatie française a appelé les Algériens à «sortir de ce ressassement éternel de ce passé pour voir ce que la France et l’Algérie peuvent faire dans un monde en plein changement dans leur intérêt mutuel». «Il n’y aura pas de repentance, ce dossier est derrière nous» a-t-il ajouté avant de rappeler que Nicolas s’était exprimé sur le «caractère injuste de la colonisation» en 2007. L’année 2012 sera l’année de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.

Le Sahara

«Sur la question du Sahara occidental notre position consiste à soutenir le processus qui est sous l’égide des nations unies» a tenu à préciser le ministre qui s’est montré satisfait par l’attitude algérienne. «Il m’a été clairement indiqué que la question du Sahara occidental n’est pas de nature à nuire aux relations entre les deux pays (Algérie et Maroc)».

La crise libyenne

Parmi les sujets susceptibles de créer le trouble lors de cette rencontre consacrée aux relations bilatérale entre l’Algérie et la France se trouvait la gestion de la crise libyennes. Les deux États n’ont pas adopté le même point de vue. Si pour le président algérien Abdelaziz Bouteflika, il n’est pas question de faire de l’ingérence en Libye, la France, en revanche, a choisi d’intervenir dès le mois de mars. Toutefois, Alain Juppé a tenu à rétablir un climat de confiance auprès de son homologue algérien Mourad Medelci en affirmant que les rumeurs révélant la vente d’armes et l’envoi de mercenaires algériens en soutien aux troupes de Mouammar Kaddafi n’étaient que «des accusations non-fondées».

Le Sahel

Même si la France n’est pas un pays de la région du Sahel, le ministre des affaires étrangères a affirmé que la France est prête à collaborer avec La Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Algérie pour régler les questions d’ordre sécuritaire dans cette zone. Il a rappelé que «la France a des intérêts importants au Sahel et est, par ailleurs, ciblée par le terrorisme dans la région».

Entente cordiale

Enfin, Alain Juppé a estimé avoir été reçu chaleureusement par son homologue et son déjeuner avec le chef de l’État algérien a été fructueux. Il a également affirmé que les relations entre les deux États bénéficiait d’une embellie. La question de la décontamination du sud de l’Algérie a même été évoquée, elle devrait reprendre prochainement.

Gypsy Allard