Emploi : conseils d’un professionnel pour réussir son retour au Maroc
Quelles difficultés rencontrent les jeunes diplômés marocains lorsqu’ils veulent rentrer au Maroc ?
Elles sont au nombre de trois : une mauvaise connaissance du marché du travail marocain, la certitude que trouver un emploi est une affaire de piston et un manque d’humilité qui les empêche d’entrer dans une démarche proactive de recherche d’emploi. Ils abordent les entreprises marocaines avec une certaine hauteur du fait de leur formation en France, alors que les entreprises marocaines ne les ont pas attendus pour se développer. Or, je pense que pour réussir au Maroc, il faut venir avec un projet précis, mais aussi faire preuve d’une grande ouverture d’esprit en ne se polarisant pas sur un poste ou un secteur d’activité.
Quels sont les points forts de ces jeunes professionnels ?
Une formation et une expérience à l’étranger de 5 à 7 ans leur donnent une ouverture sur le monde, une maîtrise des langues étrangères et une agilité intellectuelle qui leur permet de travailler en équipe. Ce sont des points importants pour les entreprises marocaines confrontées à la mondialisation.
Quelles sont les bonnes raisons qui selon vous plaident en faveur d’une carrière au Maroc plutôt qu’à l’étranger ?
Je crois qu’il faut avoir conscience que le Maroc a beaucoup investi pour la formation de ces jeunes aujourd’hui à l’étranger. Ils doivent rendre en quelque sorte ce qu’on leur a donné ! Mais au-delà de ce point, la question à se poser est de savoir s’il on veut rester numéro 25 à Paris ou être parmi les premiers dans une entreprise au Maroc. Il y a aujourd’hui une crise mondiale ; et en France, c’est une crise de sens qui fait qu’un étranger reste un étranger même s’il travaille et vit comme tout le monde. Enfin, le Maroc est un pays en pleine ébullition qui a beaucoup changé depuis ces dernières années, même si les relations sont parfois compliquées entre managers et jeunes diplômés formés à l’esprit critique et la prise d’initiative.
Cyril Bonnel