L’école est finie

En mai dernier, Luc Chatel, ministre de l’Education nationale annonçait la fermeture de 1.500 classes et la suppression de 9.000 postes en école maternelle et élémentaire pour la rentrée 2011. Enseignants, syndicats et parents d’élèves avaient manifesté leur désaccord par des grèves et occupations d’établissements scolaires.

Un mois plus tard, le 21 juin, le président de la République se rend à la Canougre en Lozère et y présente un moratoire sur les fermetures de classes en 2012. «A la rentrée 2012, nous ne procèderons, hors démographie, à aucune fermeture de classes à l’école primaire». «Le nombre de fermeture de classes n’excèdera pas le nombre d’ouverture liées aux évolutions démographiques».En revanche, rien ne change pour la rentrée 2011. «Je soutiens la rentrée 2011 telle qu’elle a été prévue par le ministre» a-t-il affirmé, ajoutant qu’il ne cèderait pas sur «le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite».

Le tour «d’esbroufe»

Du côté des syndicats et des parents d’élèves, on ne perçoit de changement mais plutôt une manipulation dans un contexte pré-électoral. En effet, d’après un rapport du budget de l’Etat 2011, près de 16 000 postes (essentiellement d’enseignants) seront supprimés à la rentrée 2011, ce qui entraînera la fermeture de 1.500 classes alors que l’on estime à 4.900 le nombre d’élèves supplémentaires. Pour la rentrée 2012, un rapport du ministère du budget prévoit la suppression de 14.000 postes. En tout, entre 2007 et 2012, ce ne serait pas moins de 80.000 postes qui feraient l’objet de suppression. Pas de quoi rassurer les syndicats. Selon un communiqué du SNE-Unsa, qui appelle à une journée de grève le 27 septembre prochain, Nicolas Sarkozy «effectue un tour de passe-passe tactique à double entente. (…) D’éducation, d‘amélioration du système éducatif, de prise en charge de la difficulté scolaire, il n’est évidemment pas question. Alors que l’école de la république mérite toutes les attentions, le président poursuit son œuvre d’affaiblissement». Du côté de la Fcpe (fédération des conseils des parents d’élèves), l’inquiétude et toujours présente. Sur son site, elle «invite les parents d’élèves à poursuivre la mobilisation dans les écoles, les collèges et les lycées, et à faire signer sa pétition pour obtenir des postes pour l’école dans le collectif budgétaire qui vient de réformer l’impôt sur la fortune». La rentrée 2011 ne s’annonce donc pas sous les meilleurs auspices

Une question de rythme

Le thème des rythmes scolaires dans les classes de maternelle et primaire a lui aussi été évoqué au cous de cette visite du président. A la question du maintien ou non de la semaine des quatre jours, le chef de l’État a déclaré ne pas pouvoir «apporter de réponses aujourd’hui». Un comité de pilotage sur le sujet doit rendre ses propositions d’ici fin juin au ministre de l’éducation nationale.

Gypsy Allard