Algérie-300.000 consommateurs de drogue selon une enquête nationale
C’était à l’occasion d’une conférence de presse tenue dimanche par le directeur général de l’ONLCDT au cercle militaire de Beni-Messous, à Alger. Les résultats de l’enquête nationale sur la consommation de drogue y ont été révélés ; des chiffres qui donnent froid au dos mais ont le mérite de transmettre une vue claire sur la situation qui prévaut dans le pays.
Ainsi la cocaïne est en train d’occuper la première position au détriment du cannabis. Il a été recensé un peu plus de 300.000 consommateurs de drogue, tous produits confondus. Toujours selon les statistiques, 5% des consommateurs sont de sexe féminin. Le lieu de ce trafic dans la capitale n’est autre que le quartier de Sidi-Yahia. De même, les périodes où la consommation de stupéfiants est en hausse sont les périodes d’examens, le Ramadan et l’été. Les régions touchées plus que d’autres sont l’Est, l’Ouest et le Grand-Sud. La région du Centre, dont Alger et la Kabylie, vient curieusement en quatrième position,
Ce sont plutôt les teenagers qui composent essentiellement la communauté de consommateurs, les jeunes collégiens et lycéens confrontés aux échecs scolaires représentent le plus fort pourcentage de consommation de drogue en plus d’une autre tranche d’âge directement concernée les 20-39 ans. Les chiffres consommateurs officiellement dénombrés pourraient toutefois augmenter avec l’ouverture des centres de désintoxication spécialisés relevant du ministère de la Santé, et donc l’établissement de nouveaux recensements sur l’ensemble du territoire algérien.
Le directeur de l’office a fait état d’une stratégie qui court jusqu’à 2015 de lutte et de prévention contre ce fléau s’appuyant sur plusieurs volets ; la prévention et la réduction de l’offre en s’attaquant aux narcotrafiquants au niveau des frontières ainsi qu’aux réseaux de distribution. Les propositions de l’ONLCDT devraient être présentées au gouvernement pour aval.
Parallèlement l’office propose la création d’un fonds spécial pour gratifier les membres des services de sécurité qui sont concernés par la lutte contre les narcotrafiquants mais également récompenser des citoyens qui s’impliquent, et participent par des témoignages ou une quelconque action de dénonciation. Le directeur de l’institution fait remarquer que cette méthode est adoptée dans nombre de pays européens.
En outre, et sur le plan du travail associatif, il existe en Algérie et selon les déclarations de M.Sayeh, près de 600 « associations crédibles » mais sont dépourvues de moyens d’action et de subventions. Le secteur privé ainsi que l’Etat ont leur mot à dire, a-t-il martelé, pour aider lesdites associations à faire correctement leur travail et agir directement sur terrain. Il faut prévenir et sensibiliser estime Abdelmalek Sayeh. Nous pouvons encore redresser la situation » ne désespère- t- il pas en soulignant « qu’il faudrait absolument réfléchir à une nouvelle philosophie de lutte contre ce phénomène dévastateur » en ajoutant «si nous n’y faisons pas face, nous allons être confrontés à un nouveau tsunami qui envahira l’Algérie».