Office des Tunisiens de l’Etranger: rien n’a changé

Depuis la révolution, les Tunisiens de l’étranger ont pris l’habitude de regarder la chaîne nationale de tv. Ceux qui étaient hier soir vers 20h40 françaises devant leur écran, ont vu, médusés, le responsable de l’Office des Tunisiens de l’Etranger (OTE) intervenir dans le cadre des rencontres périodiques avec la presse, organisées par le premier ministère.

Le DG en question s’appelle Frej Souissi mais ce nom est peu connu des communautés tunisiennes à l’étranger car il brillait par son absence. Ce que les Tunisiens savaient de l’OTE, c’est que cet office était surtout une officine au service de l’ancien régime, chargée de les surveiller. Au mieux, OTE pouvait rimer avec colonies de vacances au pays ou encore cours d’arabe au profit des enfants. Point barre.

L’OTE en réalité reversait la majeure partie de ses fonds d’aide sociale aux représentations du RCD à l’étranger.

Aujourd’hui, le même DG est à la barre. On a la désagréable impression que rien n’a changé.

Le discours qu’il a tenu hier devant la presse tunisienne, le plan d’action qu’il a annoncé, sont les mêmes qu’avant. Ne manquait que l’allégeance au président déchu. Tout y était : l’attachement des Tunisiens de l’étranger à leur patrie (merci), leur solidarité avec leur pays, les colonies de vacances, les cours d’arabe. Ah, j’ai oublié : il y avait quelque chose de nouveau, une aide sociale a été effectivement versée aux Tunisiens rentrés de Libye. Il faut dire que l’OTE a de l’argent désormais puisqu’il n’est plus la caisse du RCD.

Pour le reste, le DG n’a pas de solution, ni de vision : il constate simplement que les transferts en devises baissent, que les Tunisiens semblent moins nombreux à revenir en vacances. Et il a manifestement un espoir : celui d’être nommé ministre de  la « Jaliya » (communauté). En tous les cas, avec ce casting et ces vieux réflexes qu’on croyait dépassés, on n’est pas en train de passer les bons messages aux Tunisiens de l’étranger.

B. S.