DSK, le retour

Interpellé le 14 mai dernier pour agression sexuelle envers Nafissatou Diallo, femme de chambre du Sofitel de Manhattan, Dominique Strauss-Kahn a finalement été libéré sur parole après l’audience du 1er juillet.

Une audience expéditive

Au vu des doutes qui entourent les déclarations de Nafissatou Diallo, le procureur Cyrus Vance a demandé au juge la libération de DSK. La plaignante aurait menti à plusieurs reprises au cours de l’enquête. Après une dizaine de minutes, le juge Michael Obus a donc choisi de libérer sur parole Dominique Strauss-Kahn qui avait plaidé non coupable le 6 juin lors de la lecture officielle de son acte d’accusation. Même si la justice américaine conserve son passeport, l’ancien directeur du FMI pourra circuler librement à travers les États-Unis. Sa caution lui a également été rendue. Dominique Strauss-Kahn, libéré, certes, mais toujours inculpé, aura de nouveau rendez-vous avec la justice le 18 juillet, date fixée de la prochaine audience.

Accusations contre le groupe hôtelier Accor

Mis en cause par des politiques proches de Dominique Strauss-Kahn, le groupe hôtelier Accor, propriétaire du Sofitel de New-York a publié un communiqué pour démentir l’intervention de ses dirigeants dans cette affaire. «Les dirigeants du groupe Accor démentent formellement les allégations proférées à leur encontre, laissant entendre qu’ils seraient intervenus d’une quelconque manière dans le déroulement et le traitement de cette affaire. Ces informations sont sans fondement et pourraient être considérées comme diffamatoires». Pourtant, il semblerait que l’Elysée ait été informé par la direction de l’hôtel de l’arrestation de DSK dans l’heure suivant celle-ci. Pour François Loncle, député PS, «tout n’est pas clair dans le comportement des dirigeants du Sofitel et du groupe Accor». Michèle Sabban, vice-présidente du PS au conseil régional d’Ile-de-France, partage le même point de vue. Pour elle, il faut «regarder l’attitude de la direction du Sofitel parce qu’il y a quand même quelque chose qui ne va pas».

En lice pour la primaire socialiste ?

Depuis la libération de Dominique Strauss-Kahn, plusieurs membres du PS évoquent la possibilité de reporter la date de dépôt de candidature à la primaire. François Hollande, par exemple, a affirmé n’avoir «aucune réserve par rapport à l’idée de reporter la date de clôture du dépôt des candidatures» afin que Dominique Strauss-Kahn puisse décider ou non de participer à ces élections.

Même si cette éventualité ne pose «aucun problème» à Ségolène Royal, cette dernière a malgré tout expliqué que «tant que Dominique Strauss-Kahn lui-même ne demande pas une modification du calendrier, toute décision intempestive, toute annonce qui irait dans ce sens est prématurée». Ce dimanche, Martine Aubry a réaffirmé sa candidature en ces termes : «J’irai jusqu’au bout parce que les Français nous attendent». Une chose est certaine, le possible retour de Dominique Strauss-Kahn dans la course à la présidentielle va continuer à faire débat au sein du PS. Avant même d’être innocenté par la justice, DSK est de retour sur la scène politique.

Gypsy Allard