Algérie-Un attentat terroriste a été évité de justesse

Les forces de sécurité algériennes ont déjoué lundi un attentat qui aurait pu être sanglant dans la capitale Alger.  L’un des trois kamikazes chargés de perpétrer le forfait à la voiture piégée n’est autre que le tristement célèbre fils d’Ali Belhadj, le numéro deux de l’ex?Front islamique du salut (FIS), parti dissous en 1992, rapporte dans son édition du mercredi 27 juillet le quotidien arabophone Ennahar. Ali Belhadj restait injoignable mercredi pour confirmer ou infirmer la mort de son fils, selon l’AFP qui confirme par ailleurs l’identité du kamikaze, en citant une source autorisée.





Pour la petite histoire le père, Ali Belhadj, a passé 12 ans en prison après la suspension du processus législatif de 1991 qui préfigurait la victoire au FIS qu’il avait co-fondé avec Abassi Madani lequel prônait l’instauration d’un Etat islamique en Algérie. Il a été incarcéré encore une fois en 2005 puis amnistié un an plus tard dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation prônée par le président Abdelaziz Bouteflika.

Abdelkahar Belhadj était sur le point de commettre un attentat sanglant à Alger avec deux autres kamikazes, lorsqu’il a été abattu lundi par les forces de sécurité algériennes. Les trois terroristes voyageant à bord de deux véhicules chargés d’explosifs et portant sur eux des ceintures d’explosifs se dirigeaient vers la capitale où ils devaient exécuter des attentats suicides avant le ramadan, en ciblant des points névralgiques de la capitale et des institutions gouvernementales.

Sommés de s’arrêter à un barrage des forces de sécurité à Thénia, à une soixantaine de kilomètres à l’est d’Alger dans la wilaya de Boumerdès, ils ont refusé de s’exécuter.

Le journal Ennahar, connu pour être proche des services de sécurité, cite des sources sûres, en évoquant des preuves de tests ADN effectués sur les cadavres calcinés des terroristes. « Les analyses effectuées par la police scientifique, mardi, ont confirmé qu’il s’agit bien d’Abdelkahar, fils du numéro deux du FIS dissous », indique Ennahar qui précise en outre, que l’opération a été déjouée grâce à un appel passé par l’un des trois terroristes à sa famille qui aurait révélé que des kamikazes planifiaient une importante action.

Le court et meurtrier parcours de Abdelkahar Belhadj nous apprend qu’il est né en 1988 et a rejoint Al?Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) en 2006. Il avait pour nom d’emprunt « Mouawia », en référence à l’un des compagnons du prophète.

Des informations que le père Ali Belhadj avait à l’époque fermement rejetées en accusant les services de sécurité d’être à l’origine de la disparition de son fils. C’était avant la diffusion quelques mois plus tard par la chaîne d’information qatarie Al Jazira d’une vidéo montrant Abdelkahar en compagnie de deux autres terroristes.

Belhadj fils et pour avoir participé à plusieurs attentas meurtriers, avait été condamné à mort par contumace en 2009 par le tribunal de Tizi Ouzou. Sa mort avait ensuite été annoncée à plusieurs reprises sans avoir jamais été vérifiée.

Tout porte à croire que l’Algérie semble vivre un regain de violence ces dernières semaines à la veille de ramadan, avec la multiplication des attentats et des tentatives d’attentats sévissant notamment dans le sahel  du pays, et poussant les autorités algériennes à redoubler de vigilance et en même temps à donner des consignes de sécurité strictes qu’il faudra suivre rigoureusement surtout hors des grandes villes.

S. L.