L’Algérie fournira du gaz au Maroc, les petits pas continuent
Un accord de vente de gaz naturel a été signé samedi 30 juillet entre le Maroc et l’Algérie, dans les suites immédiates du discours du Roi Mohammed VI, à l’occasion de la fête du trône. L’action vient appuyer les échanges de cordialités assez prononcés ces derniers temps, confirmant le bon avancement du processus dit de « normalisation » entre les deux pays.
Les relations Maroc-Algérie mettent les gaz ! C’est bien le cas de le dire à la suite de la signature d’un accord de vente de gaz naturel algérien avec un Maroc avide de ressources énergétiques.
Si des obstacles d’ordre politiques et territoriaux se dressent toujours en chemin de la réanimation de l’UMA (L’Union du Maghreb Arabe), de petites avancées économiques viennent ressusciter l’espoir d’un rapprochement réel.
Des petits pas aux grandes enjambées
Premier contrat du genre entre les deux pays, l’accord porte sur la livraison à l’ONE d’un volume de 640 millions de mètres cubes par an de gaz, sur 10 ans et ce à partir du mois de septembre prochain.
Le gaz algérien, qui jusque là transitait via le Maroc, par le gazoduc Pedro Duran Farell reliant les champs gaziers de Hassi R’mel à l’Espagne, alimentera donc les deux centrales à gaz à cycle combiné de Beni Mathar (470 MW) et de Tahaddart (385 MW).
Le Royaume qui se contentait de percevoir les droits de passage du gaz algérien sur son territoire, s’est vu contraint d’augmenter ses ressources au vu de l’importance des chantiers engagés dans le domaine de l’énergie.
L’ONE, qui gère près de soixante centrales hydroélectriques, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. De nouvelles unités de production d’électricité sont en construction et le contrat avec l’Algérien Sonatrach tombe à pic.
Si la quantité de gaz sur laquelle porte le contrat peut sembler insignifiante, la symbolique d’un tel accord est de taille à initier une tradition d’échange que l’on espère pérenne. L’action est, en tout cas, venue annihiler le scepticisme planant sur le processus enclenché de normalisation entre les deux pays.
De la chaleur dans le discours officiel !
Au cours de son discours samedi dernier, le roi Mohammed VI a insisté sur le fait que le Maroc tient à l’amorce d’une nouvelle dynamique dans ses relations avec l’Algérie, ouverte sur le règlement de tous les problèmes en suspens, et ce « en prélude à une normalisation totale des relations bilatérales entre nos deux pays frères, y compris la réouverture des frontières terrestres », précise-il.
Cette démarche, a précisé le Roi, «exclut tout immobilisme ou ostracisme incompatible avec les liens de bon voisinage, l’impératif d’intégration maghrébine et avec les attentes de la Communauté internationale et de notre espace régional».
Le retour du président Abdelaziz Bouteflika ne se fait pas attendre. Dans un message adressé au souverain, il affirme sa « satisfaction quant à l’élan effectif qui a marqué dernièrement les relations algéro-marocaines, ponctuées par un échange de visites au niveau des ministres ». et d’ajouter que « convaincu du destin commun auquel nous sommes liés, je réitère à Votre Majesté mon souci de joindre mes efforts aux vôtres pour raffermir les liens de fraternité, de coopération et de bon voisinage en faveur de la construction d’une relation bilatérale modèle au service des intérêts de nos deux pays et peuples frères, unis par des relations historiques et concernés par les défis de l’avenir ».
La promesse d’un avenir rose pour les relations maroco-algérienne semble fantasmagorique pour plus d’un observateur. Toujours est-il que les deux pays se montrent plus motivés que jamais pour un rétablissement des liens. La politique des petits pas ne semble pas boiteuse. Du reste, l’avenir nous en dira plus.
Fedwa Misk