France- La crise économique vue par la classe politique
Dans un contexte marquée par la crise économique internationale et une croissance nulle pour le deuxième trimestre 2011 à neuf mois des présidentielles, la classe politique française énonce ses propositions.
La confiance
Mercredi 10 août, Nicolas Sarkozy a rappelé les membres de son gouvernement partis en congés afin d’évoquer la question de la crise dans la zone euro. Il a ainsi chargé le ministre de l’économie et des finances François Baroin et la ministre du budget Valérie Pécresse d’élaborer de nouvelles propositions pour réduire le déficit public. Cette dernière a annoncé la suppression de certaines niches fiscales. «Nous supprimerons des niches fiscales (…) parce que nous n’augmenterons pas les impôts», a-t-elle expliqué avant d’envisager l’éventualité d’«effort supplémentaire». «Nous avons déjà pris l’engagement de supprimer 3 milliards d’euros de niches fiscales pour 2012 (…), peut-être faudra-t-il faire un effort supplémentaire». Par rapport à l’absence de croissance, François Baroin s’est dit «très confiant» car «nous avons des fondamentaux dans notre économie qui sont solides».
Les critiques
Du côté des candidats à la primaire socialiste, tous se sont nettement opposés aux propositions du gouvernement. Pour Martine Aubry, «les résultats en France sont mauvais parce que la politique est mauvaise. Il faut en changer». Elle s’est dite favorable «à une profonde réforme de la fiscalité» tout en reprenant l’idée de supprimer des niches fiscales car «plus de dix milliards d’euros peuvent être, dès 2012, utilement récupérés pour les comptes publics sans impact négatif pour les classes moyennes et pour l’économie réelle». Manuel Valls, lui, propose la mise en place d’une TVA anti-délocalisation, une réforme de l’ISF. «Nous avons les mêmes critiques à l’égard de la politique de Nicolas Sarkozy et de la règle d’or. C’est important que nous nous exprimions d’une même voix», a-t-il affirmé.
En revanche, il ne croit ni aux 300.000 emplois-jeunes ni à un retour de l’âge de la retraite à soixante ans.
Quant à Arnaud Montebourg, il souhaite le «démantèlement des agences de notation» ainsi que «l’interdiction de la spéculation sur les marchés financiers». Pour lui, «un bras de fer entre le pouvoir financier et le pouvoir politique vient de s’engager. Les premiers veulent faire payer aux classes moyennes et populaires, les contribuables des Etats, les conséquences de la crise financière dont ils sont pourtant responsables».
L’euro en cause
Marine Le Pen n’a manqué l’occasion de renouveler son souhait de sortir de la monnaie unique, dont il faut «anticiper l’effondrement» et de l’Europe. «La France ne doit plus verser un centime aux pays de la zone euro victimes de la monnaie unique», a-t-elle préconisé. Concernant le président de la république, le «champion de la dette», il est pour elle «aussi légitime pour imposer la règle d’or de maîtrise des déficits que Mesrine pour réformer le code pénal».
Gypsy Allard