France- Un président en Nouvelle-Calédonie

Après une courte escale à Pékin où il a rencontré son homologue Hu Jintao, Nicolas Sarkozy est arrivé vendredi 26 août à Nouméa.

C’est la première fois que le président de la république se rendait en Nouvelle-Calédonie. C’est pourtant dans ce département d’outre-mer qu’il avait obtenu son meilleur score hors métropole lors des élections présidentielles de 2007 (62,89 %). A quelques mois du lancement officiel de la future campagne électorale, la visite est loin d’être anodine.

Tensions politiques et sociales

Alors que la Nouvelle-Calédonie connaît de vives tensions entre indépendantistes Kanaks et Calédoniens d’origine européenne favorables au maintien de du territoire dans la république française, Nicolas Sarkozy a tenu un discours appelant au «compromis» aussi bien les citoyens de l’île.

Depuis plusieurs mois, l’île connaît des tensions politiques et sociales et une instabilité gouvernementale qui a conduit le 6 août dernier à des affrontements meurtriers sur l’île de Maré (à 200 km de Nouméa). Pour le président français, «la fusillade de Maré est à rebours de l’immense chemin parcouru par la Calédonie depuis la fin des années 1980».

«En Calédonie, moins qu’ailleurs, on ne peut tolérer la première violence, parce que la mèche peut être toute petite qui fait le grand incendie». «Je vous ai appelés à des compromis, des concessions, mais il n’y aura pas de compromis dans la lutte contre la violence», a-t-il expliqué devant un parterre d’environ 3.000 personnes. Pour le chef de l’État français, «le cancer de la violence peut resurgir à chaque instant si on n’est pas vigilant». Or, le calendrier prévoit des élections décisives entre 2014 et 2018, notamment un référendum sur le maintien ou non de la Nouvelle-Calédonie dans la république française.

Un attachement à la France

C’est donc dans ce contexte tendu que Nicolas Sarkozy s’est exprimé, arborant le rôle de pacificateur. «Je reste convaincu, qu’y compris dans le camp des indépendantistes que je respecte, il y a un attachement, aussi, pour la France, pour l’histoire commune». «Il y a même de l’inquiétude à l’idée qu’on se sépare (…) mais réfléchissons, il va bien falloir faire des compromis».

Le chef de l’État français a tenu à réitérer sa fidélité à l’accord de Nouméa signé en 1998 par Lionel Jospin et qui prévoit la transfert de nombreuses compétences de Paris vers la Nouvelle-Calédonie. «Tout mon combat politique depuis les origines pousse chez moi à croire au maintien de la Calédonie dans la France, c’est le choix du cœur». Et «si les Calédoniens font un autre choix que celui de la France, je le respecterai et je l’accompagnerai», s’est-il engagé.

Mais «la France gardera de façon certaine le contrôle du capital d’Eramet», principal opérateur du nickel local, sachant que la Nouvelle-Calédonie détient un quart des ressources mondiales du métal blanc.

Gypsy Allard