Jeannette Bougrab conquiert Alger

 Jeannette Bougrab conquiert Alger

« J’ai été très émue et enchantée par l’accueil que m’a réservé l’Algérie »

La secrétaire d’Etat française à la jeunesse, Jeannette Bougrab, devrait être la femme la plus heureuse du monde : sa visite de trois jours en Algérie, terre de ses aïeux, à la veille du 50ème anniversaire des événements du 17 octobre 1961 et du 57ème anniversaire de la révolution algérienne, a été une réussite totale.

En plus de l’accueil très chaleureux qui lui a été réservé par son homologue algérien, Hachemi Djiar, ce voyage en cette terre algérienne qui a vu naître son père n’a connu aucune fausse note contrairement à celui de Nicolas Sarkozy en 2007 qui a été chahuté par les déclarations fracassantes du ministre algérien des Moudjahiddines, Mohamed Cherif Abbas.

Paradoxalement, les milieux ‘’nationalistes’’ ainsi que les journaux qui leur sont proches ont adopté profil bas, alors que l’annonce en 1999 du retour au bercail du chanteur pied-noir Enrico Macias avait donné cours à une véritable croisade menée par l’actuel secrétaire général du Front de libération national (FLN) Abdelaziz Belkhadem.

Tapis rouge et émotions

Jeannette Bougrab a-t-elle reçu des assurances solides de la part des autorités algériennes avant son départ en Algérie qu’elle a eu toutefois à visiter en 2003 avec l’ancien président français Jacques Chirac ? Probable. D’ailleurs, en l’accueillant à l’aéroport d’Alger, le ministre algérien de la jeunesse et du sport a assuré que son hôte « appartient à une génération qui n’a rien à voir avec le contentieux du passé ».

Le ministre algérien des moudjahiddines, Said Abadou, a servi le même argument en soutenant que « les enfants ne sont pas comptables des actes de leurs parents ». Mieux, en plus de son vis-à-vis algérien, elle a eu des entrevues avec deux ministres, Benmeradi (industrie) et Benatallah (communauté algérienne à l’étranger).

Le tapis rouge que lui ont déroulé les autorités algériennes est allé droit au cœur de la secrétaire d’Etat français à la jeunesse. « J’ai été très émue et enchantée par l’accueil que m’a réservé l’Algérie », a?t?elle déclaré hier lors dans son point presse. Sur le ton de la confidence, elle a assuré avoir eu du mal « à retenir ses larmes » en rencontrant des jeunes et des femmes algériens et que ce séjour est « le voyage le plus émouvant » de sa vie.

Une page à ne pas déchirer…

Son admiration pour les Algériens, elle l’a déjà exprimée le premier jour de sa visite, au centre de jeunes de la capitale algérienne quand elle a tressé des lauriers à tous le monde ou presque : femmes chefs d’entreprises et militantes, jeunes, journalistes, etc. Jeannette Bougrab ne s’est pas contentée d’exprimer ses émotions. « C’est avec beaucoup d’humilité et de sérénité que j’emprunte cette déclaration de mon homologue algérien : « Il ne faut pas déchirer la page mais la tourner ». C’est une phrase pleine de courage, de sagesse, pleine de profondeur. Je n’ai rien à y ajouter », a-t-elle soutenu.

Quatrième représentant du gouvernement français à se rendre en Algérie, Jeannette Bougrab a incontestablement marqué un bon point et surtout aidé à écrire une nouvelle page entre les deux pays qui partagent beaucoup de choses, entre autres ce pan douloureux de l’Histoire qui pèse beaucoup sur leurs relations.

Yacine Ouchikh