Algérie – Libération de 25 marins après 10 mois de captivité en Somalie
C’est le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères, Amar Belani, qui a annoncé hier jeudi cette bonne nouvelle. « C’est avec une grande joie et un profond soulagement que nous annonçons la libération, ce matin, des 25 marins de l’équipage du navire MV Blida qui étaient otages des pirates somaliens », s’est-il félicité dans une déclaration écrite rendue publique.
Fin d’une éprouvante captivité
Et Amar Belani d’assurer que « toutes les dispositions ont été prises par l’Etat algérien pour procéder dans les meilleures conditions possibles au rapatriement des ressortissants algériens dont l’état de santé n’inspire pas d’inquiétude ».
Selon Nacereddine Mansouri, directeur général de d’International Bulk Carriers (IBC), armateur du navire MV Blida, les marins algériens devraient être rapatriés la semaine prochaine.
Si elle se félicite du dénouement heureux de cette « longue et éprouvante captivité », l’Algérie, promet Amar Belani, « ne ménagera aucun effort pour que les auteurs de cet acte de piraterie soient poursuivis et jugés par les instances compétentes ».
Quant au vraquier battant pavillon algérien, MV Blida, il se trouve actuellement en haute Mer « sécurisé par les forces navales internationales opérant dans la région sous mandat des Nations Unies », rassure Belani avant de préciser qu’il « mettra environ 3 jours pour rejoindre le port de Mombasa (Kenya) ».
Rançon ou pas rançon ?
La question se pose : une rançon a-t-elle été versée par les Algériens aux pirates somaliens contre la libération des marins pris en otage? Selon le site algérien Tout Sur l’Algérie (TSA), se basant sur une information rapportée par le journal en ligne Somalia Report, « les marins ont été libérés en échange d’une rançon de 3,5 millions de dollars, payée par l’armateur du MV Blida ».
Selon ce journal somalien toujours, citant un pirate somalien, les preneurs d’otages ont accepté de réduire de moitié le montant de la rançon exigée initialement, c’est-à-dire 7 millions de dollars. Ils en auraient finalement perçu la moitié en cash mercredi soir. Somalia Report assure que deux autres pirates et un responsable local ont confirmé cette version.
Le déni d’Alger
Pour sa part, Alger dément avoir payé la moindre rançon. « L’Algérie a une position doctrinale immuable et connue, y compris au sein du système des Nations Unies. Cette position constante, nous l’avons réaffirmée à de nombreuses reprises : l’Algérie ne verse pas de rançons et elle condamne fermement cette pratique, qu’elle soit le fait des États ou d’organismes parapublics ou privés. D’ailleurs, après l’adoption de la résolution 1904 du conseil de sécurité, nous poursuivons nos efforts avec certains de nos partenaires pour criminaliser effectivement le paiement des rançons qui constitue une des sources principales du financement du terrorisme et du crime organisé », a soutenu le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères.
Dans une déclaration faite jeudi à l’agence officielle APS, Nacereddine Mansouri abonde dans le même sens en déclarant qu’aucune rançon n’a été payée aux pirates pour la libération des marins algériens. « Il n’a jamais été question de payer une quelconque rançon pour la libération des otages. La position de l’Algérie à ce propos est ferme et sans équivoque, et nous l’appliquons », a-t-il soutenu.
Pour rappel, le navire algérien ayant à son bord un équipage de 27 membres dont 17 algériens avait été victime, le 1er janvier 2011, d’un acte de piraterie en haute mer alors qu’il mettait les voiles sur le port de Mombasa. Le 12 octobre dernier, les pirates somaliens ont libéré deux otages, un Algérien et un Ukrainien. Avant cette libération, d’âpres négociations avaient été menées avec les ravisseurs qui, à plusieurs reprises, avaient menacé d’exécuter leurs otages.
Yacine Ouchikh