Algérie – Un nouveau PDG pour Sonatrach ?

 Algérie – Un nouveau PDG pour Sonatrach ?

Noureddine Cherouati

S’agit-il d’une nouvelle crise à Sonatrach ? Nommé au lendemain du scandale financier qui avait décapité en 2010 le grand groupe pétrolier algérien, Nourredine Cherouati, serait, lui aussi, sur le départ.

L’information circulait hier dimanche dans toutes les rédactions mais, faute de confirmation officielle, seuls deux sites, TSA et Algérie Plus, l’ont publiée. Noureddine Cherouati serait remplacé par Abdelhamid Zerguine, un natif de Guelma, dans l’Est algérien, qui était, du temps de Mohamed Meziane aujourd’hui en prison, vice-président en charge de l’activité transport par canalisation (TRC) avant d’être nommé par Cherouati comme directeur exécutif des activités internationales (INT) puis responsable de la filiale de Sonatrach à Lugano, en Suisse.

Une prochaine nomination ?

Selon TSA, Abdelhamid Zerguine a été reçu par le président Bouteflika qui lui aurait proposé le poste de PDG de la première société africaine et 12ème groupe pétrolier mondial. « M. Zerguine est rentré de Suisse la semaine passée. Il a été reçu à la présidence et par les responsables du secteur de l’énergie qui lui ont proposé de prendre le poste de PDG de Sonatrach. Il a accepté », écrit TSA, avant de préciser que sa nomination officielle se fera dans les prochains jours.

Le journal Le Soir d’Algérie, lui, assure que Noureddine Cherouati est toujours en poste. « Le directeur général de l’entreprise Sonatrach, dont le départ est annoncé par nombre de journaux et de sites internet, était, toute la journée d’hier, dans son bureau où il menait une activité normale », écrit-il.

Ce n’est pas la première fois que le patron de Sontrach est donné partant. En juin dernier déjà, des rumeurs circulaient sur son limogeage. Dans un article daté du 20 juin 2010, le site Algérie Plus a écrit : « Noureddine Cherouati, actuel PDG de Sonatrach, est sur le point de laisser son poste un an après y avoir été installé, selon des sources du ministère de l’Energie et des mines. Le PDG n’aurait  » pas répondu à toutes les attentes  » selon les mêmes sources. Même le personnel de Sonatrach n’a pas aussi apprécié de voir leur PDG faire le pied de grue devant l’entrée de l’entreprise et faire des remarques aux employés sur les tenues vestimentaires ou les retards ».

Une image de marque malmenée

D’aucuns étaient allé jusqu’à parler d’un différend entre Noureddine Cherouati, souvent présenté comme l’homme des militaires, et son ministre de tutelle Youcef Yousfi, chef de cabinet du Président Liamine Zeroual en 1996 avant d’être nommé un an plus tard comme ministre de l’Energie et des mines. Ce dernier aurait même saisi le président Bouteflika pour mettre fin aux fonctions de Cherouati.

Le ministre a-t-il enfin eu gain de cause ? Si c’est le cas, le règne du sexagénaire Cherouati à la tête du mastodonte pétrolier aura été des plus courts : à peine 18 mois. Il ne semble pas avoir réussi à soigner l’image de marque de ce groupe public éclaboussé par les affaires de corruption.

Pourtant, il y a urgence à redresser la barre d’une société pas comme les autres : Sonatrach, c’est le poumon de l’Algérie. Elle génère 30% du PNB de l’Algérie et son chiffre d’affaires en 2010 était de 57 milliards de dollars. Mieux, elle emploie quelque 41 204 salariés et 120 000 pour l’ensemble de ses filiales.

Yacine Ouchikh