Algérie. La famille Kadhafi menacée d’expulsion
Aïcha Kadhafi a provoqué la colère des autorités algériennes en appelant les Libyens à se soulever contre le CNT. DR.
L’exil algérois de la famille Kadhafi toucherait-il à sa fin ? Très courroucées par la dernière sortie de la fille unique de l’ancien maître de Tripoli qui, mardi 29 novembre, a foulé aux pieds l’interdiction de s’exprimer dans les médias, les autorités algériennes ont agité la menace à peine voilée de bouter hors d’Algérie ces encombrants hôtes.
« Nous ne manquerons pas de tirer pleinement les conséquences de cette nouvelle transgression de l’obligation de réserve qu’impose le statut des membres de cette famille en Algérie », a menacé jeudi le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères, Amar Belani.
Se montrant plus précis, M. Belani a rappelé que « la famille Kadhafi est l’hôte de l’Algérie pour un temps ». L’allusion est on ne peut plus claire : l’Algérie peut à tout moment montrer la porte de sortie à la famille de Kadhafi.
C’est que la pasionaria libyenne a mis à rude épreuve l’égo hypertrophié des Algériens qui acceptent mal ce genre de bravade. « Nous déplorons ces propos inacceptables tout comme nous déplorons vivement le fait que Mme Aïcha Kadhafi ait enfreint, pour la seconde fois, les règles de l’hospitalité qui lui est accordée, à titre humanitaire, en Algérie », a encore indiqué M. Belani.
Mardi dernier, Aïcha Kadhafi a profité du 40ème jour de la mort de son père pour s’exprimer sur la chaîne satellitaire syrienne Errai en appelant les Libyens à se soulever contre leurs nouvelles autorités.
«Vengez votre martyr, soulevez-vous contre la mascarade du nouveau gouvernement qui est venu à bord d’un avion de l’Otan et s’est établi sur les crânes des martyrs », haranguait-elle ses compatriotes.
En septembre dernier déjà, elle s’est exprimée sur la même chaîne en traitant les rebelles du CNT de « traîtres » tout en exhortant les ouailles de son père à continuer le combat. Gêné aux entournures, le ministre algérien des affaires étrangères Mourad Medelci avait alors déploré les propos de Aïcha Kadhafi jugés « inacceptables » tout en promettant que des décisions seront prises contre de tels dérapages.
Reste à savoir si les Algériens mettront à exécution cette menace d’expulsion.
