Algérie. Le Medef sur les traces de Claude Guéant

 Algérie. Le Medef sur les traces de Claude Guéant

Jean-Marie Dauger est à la tête de cette délégation composée d’une soixantaine de dirigeants de grandes entreprises et de PME françaises. DR.

A la suite du ministre français de l’Intérieur Claude Guéant qui est venu dimanche à Alger pour faire la courbette à Bouteflika sans pour autant le rencontrer, une délégation du Medef séjournera du 11 au 13 décembre dans la capitale dans le but de récolter les fruits du soutien français aux réformes engagées par les autorités algériennes.

Conduite par Jean-Marie Dauger, Président du Conseil des Chefs d’entreprise France-Algérie de Medef International et directeur adjoint de GDF Suez, cette délégation est composée d’une soixantaine de dirigeants de grandes entreprises et de PME françaises activant dans différents secteurs (banques, assurances, finance, conseil et formation, énergie, transport terrestre, maritime et aérien, nouvelles technologies, ingénierie, eau et environnement, BTP et infrastructures,  industrie), note un communiqué du Medef.

Le gros lot pour le Medef

Pour le Medef, cette 7ème mission en Algérie « s’inscrit dans la continuité et le renforcement des relations établies entre les deux pays » et « témoigne de la volonté des entreprises françaises de poursuivre l’approfondissement des échanges et des investissements avec l’Algérie, partenaire de premier plan, et a pour objectif de prendre la mesure des nouvelles priorités économiques du pays et des évolutions de l’environnement des affaires ».

« La France, souhaite ainsi, avec ses entreprises et leurs partenaires algériens, rappeler la confiance qu’elle place dans le potentiel de développement économique de l’Algérie », explique encore l’organisation patronale française dans son communiqué.

A Alger, les patrons français ne vont pas chômer : ils auront des rencontres avec plusieurs membres du gouvernement algérien ainsi qu’une réunion avec le Forum des chefs d’entreprises, présidée par Rédha Hamiani.

En ramenant dans ses valises un si grand nombre de chefs d’entreprises, il est clair que le Medef espère décrocher le gros lot même si l’Algérie est devenue, ces dernières années, une sorte d’Eldorado pour les entreprises françaises qui y font beaucoup d’affaires.

Un soutien politique

Pour ne pas laisser leur relation bilatérale otage de contentieux politiques qu’ils ont du mal à solutionner, les dirigeants des deux pays semblent avoir trouvé la parade : booster leurs échanges économiques.

Le marché est certes à l’avantage des Français mais les autorités algériennes, elles aussi,  y trouvent leur compte. En contrepartie de contrats économiques accordés aux entreprises françaises, elles ont toujours bénéficié du soutien politique de Paris.

En 2009, Nicolas Sarkozy a été le seul chef d’Etat étranger à se féliciter de la réélection de Bouteflika pour un troisième mandat arraché au prix d’une révision de la constitution que certains opposants ont qualifiée de « viol ».

Dans le feu du printemps arabe, l’ancien premier ministre français Jean-Pierre Raffarin est venu, en février dernier, à Alger pour parler affaires, sans dire un traître mot sur la répression féroce deux jours auparavant d’une marche populaire et pacifique par les autorités algériennes.

Yacine Ouchikh