Algérie. Le Medef s’accommode des lois économiques algériennes

 Algérie. Le Medef s’accommode des lois économiques algériennes

Jean Marie Dauger

La crise qui frappe aux portes de l’Europe a poussé les entreprises françaises à mettre de l’eau dans leur vin dans l’espoir de décrocher des marchés hors du vieux continent, mais surtout des débouchés commerciaux pour leurs produits.

Prenant le contrepied des entreprises étrangères qui se plaignaient des nouvelles lois adoptées par les autorités algériennes en 2008 au lendemain du retour d’Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement, le président du conseil des chefs d’entreprises de Medef International, Jean Marie Dauger, ne voit pas d’un mauvais œil le virage économique pris par l’Algérie.

Des entreprises conciliantes

Pour lui, la règle du 51/49%, imposée par le gouvernement algérien aux investisseurs étrangers qui veulent s’implanter en Algérie, ne constitue pas un handicap pour les entreprises de son pays.

« Les entreprises françaises, non seulement acceptent les nouvelles règles (celles régissant l’investissement en Algérie, notamment la formule 51/49, ndlr), mais elles s’en accommodent”, a-t-il soutenu lundi lors d’un point de presse tenu à l’issue d’une rencontre  entre le Forum des chefs d’entreprises (FCE) algérien et la délégation du Medef qui séjourne en Algérie depuis dimanche.

Pensant le plus grand bien des opportunités d’affaires qu’offre le marché algérien, M. Dauger assure être en Algérie pour « témoigner de notre confiance dans l’économie algérienne », non sans exprimer la volonté des Français « d’aller encore plus loin dans notre partenariat ». Le dirigeant du Medef dit n’avoir pas senti « la moindre réticence » chez les entreprises françaises à s’implanter en Algérie.

Si les Français sont fortement intéressés par le partenariat, pourquoi alors la délégation conduite par le Medef est-elle essentiellement constituée de commerciaux ? Réponse de M. Dauger : « Les directeurs commerciaux sont des vecteurs grâce auxquels l’information circule ».

« On ne vient pas en Algérie juste pour faire une opération et s’en aller. Nous sommes là pour témoigner notre confiance pour l’économie algérienne et notre volonté d’aller plus loin dans les partenariats », insiste-t-il.

Des relations qui se portent bien

Il faut dire que malgré les contraintes imposées par les nouvelles lois instaurées par le gouvernement algérien, les entreprises françaises ont continué de faire des affaires en Algérie.

« Beaucoup de partenariats ont été noués dans ce cadre », reconnait M. Jean-Marie Dauger. Chiffres à l’appui, il assure que les entreprises françaises ont créé près de 35 000 emplois directs et 100 000 indirects.

Pour étayer le constat du responsable du Medef, le président du FCE, M. Redha Hamiani, a cité l’exemple de la Seal qui gère les eaux de la capitale algérienne, ainsi que les sociétés françaises qui gèrent l’aéroport international d’Alger et le tramway.

Enthousiasmé par ces belles réussites, M. Hamiani est allé jusqu’à parler de « success-story » qui témoigne de « la bonne vitalité des relations algéro-françaises » avec, à la clé, des échanges commerciaux estimés à près de 10,3 milliards d’euros.

Le patron des patrons algériens estime que la règle 51/49 n’est pas trop désavantageuse à l’investisseur étranger puisque, explique-t-il, la législation algérienne prévoit “quelques formules et possibilités qui protègent l’actionnaire minoritaire”.

Yacine Ouchikh