France. Fadila Mehal du Modem Paris : « François Bayrou est dans une démarche de rassemblement »

 France. Fadila Mehal du Modem Paris : « François Bayrou est dans une démarche de rassemblement »

Quand François Bayrou propose un référendum, ce n’est pas pour désigner des boucs émissaires autour de la figure du chômeur et de l’immigré; assure Fadila Mehal


Pour Le Courrier de l’Atlas, Fadila Mehal, Vice présidente du Modem Paris et membre du comité stratégique de François Bayrou, revient sur le programme et la démarche d’un candidat qui milite pour une « France solidaire ». (Photo AFP)




 


Pourquoi avoir changé votre slogan à quelques jours de l’échéance présidentielle ?


« La France solidaire » de François Bayrou n’est pas un nouveau slogan de Campagne. Cela ne marque pas un changement de cap de François Bayrou, bien au contraire, c’est un approfondissement du slogan « un peuple uni, rien ne lui résiste ».


C’est une synthèse forte et dense, la quintessence de ce qu’il a voulu exprimer avec le mot unité et résistance. L’idée maîtresse de sa campagne et l’obsession de son engagement restent l’unité de notre pays autour de la valeur essentielle de solidarité. La solidarité est le socle de son projet humaniste.


 


Quelles sont les propositions du Modem qui vont dans le sens d’une France solidaire ?


D’abord, François Bayrou est dans une démarche de rassemblement qui va bien au-delà du Modem. Il a appelé au rassemblement autour de sa candidature de tous les Républicains épris de changement et qui veulent tourner la page du Sarkozysme.


Son appel s’adresse aux radicaux de droite et de gauche, aux libéraux, aux gaullistes, aux humanistes, aux socio-démocrates qui souhaitent une alternative crédible au gouvernement actuel. Cet esprit de rassemblement s’adresse à tous ceux qui attendent un discours de vérité et non de diversion.


C’est aussi un acte de solidarité qui transcende le bloc contre bloc car la solidarité est au cœur de notre méthode et de notre programme. Sur le plan économique par exemple, chacun connaît notre priorité pour redresser nos finances publiques et ne pas alourdir le poids de la dette sur nos enfants et nos petits enfants. Une politique d’endettement public sans frein nous appauvrit chaque jour davantage.


Atteindre l’équilibre budgétaire en 2016 en répartissant à part égale l’effort de redressement des finances publiques entre recettes et dépenses, à hauteur de 50 milliards d’euros de baisse des dépenses et 50 milliards d’euros de hausse des recettes. Voilà comment la solidarité peut s’appliquer sur le plan économique, c’est une nouvelle économie sociale et solidaire, un droit à la formation renforcée, un dialogue social refondé, une finance au service de l’économie réelle.


Quand François Bayrou propose un référendum, ce n’est pas pour désigner des boucs émissaires autour de la figure du chômeur et de l’immigré, mais pour proposer une moralisation de la vie publique qui redonne confiance aux citoyens dans leurs institutions en les rendant plus justes, plus paritaires et plus ouvertes à la diversité et au pluralisme. La solidarité, c’est l’ADN que nous déclinons dans notre pacte social, notre pacte démocratique, c’est notre marque de fabrique qui veut dire la France ensemble !


 


Comment jugez-vous cette campagne ?


La campagne officielle commence aujourd’hui avec le dépôt des parrainages. La France est une grande nation, admirée pendant des siècles pour sa culture et ses valeurs : les droits de l’homme, la créativité artistique, la liberté de ses intellectuels…


Nous avons été un pays respecté, offrant une référence à bien des populations opprimées. Cette campagne doit être à la hauteur de ce passé glorieux même si les Français sont confrontés à de grandes difficultés avec des mutations profondes qui ne sont pas toutes des progrès.


Pour autant, comme François Bayrou, je ne crois pas au fait que la crise signifie déclin de la France. Avec lui, nous avons, depuis des années, tracé un chemin qui permet de retrouver l’espoir et la dignité. Ce n’est pas en opposant les Français les uns aux autres que l’on bâtira un avenir meilleur.


Les Français doivent chasser la peur car la France n’est pas une citadelle assiégée et notre responsabilité est immense pour rassembler et montrer le chemin afin de nous en sortir. Pour cela, il y a une condition que je partage avec François Bayrou : affirmer avec lucidité que la crise ne vient pas d’ailleurs. Elle vient de chez nous, de mauvaises décisions accumulées au fil du temps, de facilités trop longtemps consenties, de démagogies multipliées.


Ce n’est ni la faute de la mondialisation, ni la faute de la finance internationale, ni la faute de l’Europe, ni la faute de l’euro, si n’arrivons pas à apprendre à lire aux enfants, ou si nous avons perdu les secteurs de production que nos voisins ont conservés et développés. C’est notre responsabilité. Et c’est un grand motif d’optimisme, « car si les erreurs et les fautes sont chez nous, nous pouvons les corriger », affirme François Bayrou. Je partage pleinement ce constat.


Cette vérité, les Français sont prêts à l’entendre : la preuve, 60 % d’entre eux ont une bonne opinion de François Bayrou et lui font confiance. C’est le meilleur score de tous les candidats. Je suis persuadée que malgré les diversions de tous pour éloigner les Français des priorités, cette voix de la vérité se fera entendre jusqu’au deuxième tour et qu’elle touchera le cœur et la raison d’une majorité de Français.


Propos recueillis par Nadia Lamarkbi