Algérie. Cap sur une politique sécuritaire maghrébine commune
Face à la nouvelle donne dans le Sahel, l’Algérie estime que les pays maghrébins sont mis en demeure de fonder une politique sécuritaire commune. (Photo AFP)
« Nous devons, en tant que pays voisins, asseoir les fondements solides d’une politique sécuritaire commune qui permette de sécuriser nos frontières terrestres et de faire face aux dangers qui menacent notre région », a déclaré jeudi le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, en marge des travaux du comité de suivi algéro-tunisien qui s’est tenu à Alger.
Pour M. Messahel, la réunion du comité se tient dans « une conjoncture particulière » qui, selon lui, « exige, plus que jamais, la conjugaison des efforts pour renforcer nos relations bilatérales et coordonner les positions concernant les questions de sécurité qui intéressent nos deux pays et notre environnement maghrébin et africain, notamment dans le cadre des développements enregistrés dans la région du Sahel et ses éventuelles répercussions sur les pays de la région ».
Un front maghrébin… encore balbutiant
S’il y a lieu de se féliciter de la prise de conscience quant à la nécessité de faire un front maghrébin contre les menaces communes (terrorisme, trafic d’armes, crime organisé, trafic de drogue, immigration illégale, etc.) qui guettent les peuples de la région, l’absence de trois pays maghrébins (Libye, Maroc et Tunisie) au séminaire organisé dimanche 8 avril à Alger par le Centre africain d’étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) sur « la lutte contre la radicalisation dans la région du Sahel » est toutefois à déplorer. Pourtant, en plus des pays dits du champ, d’autres Etats (Burkina Fasso, Nigeria,Tchad) ont été invités.
Aujourd’hui que l’option d’une construction maghrébine est partagée par l’ensemble des dirigeants, les démarches en solo doivent céder le pas à des dynamiques plus constructives impliquant toutes les parties.
Et à propos justement de cette question d’union maghrébine, Adelkader Messahel a assuré : « Nous œuvrons ensemble à faire de notre espace maghrébin une zone complémentaire pour rendre son intégration irréversible».
Pour ce qui est de la réunion du comité de suivi algéro-tunisien, elle a pour objectifs, entre autres, de préparer la prochaine session de la grande commission mixte qui se tiendra avant la fin de cette année à Tunis et finaliser la révision de la convention consulaire entre les deux pays qui date de 1963.
Yacine Ouchikh