Algérie. Polémique autour du fichier électoral

 Algérie. Polémique autour du fichier électoral

Le corps électoral algérien est de 21 millions d’électeurs


Arguant son caractère confidentiel, les autorités algériennes ont refusé de mettre à la disposition des observateurs de l’Union européenne l’intégralité du fichier électoral national. (Photo AFP)




 


« La question de la remise de la copie intégrale du fichier électoral national ayant été posée par le chef des observateurs de l’Union européenne (UE), il nous est apparu nécessaire de lui rappeler que la loi organique relative au régime électoral (article 18) n’impose la remise d’une copie de la liste électorale communale qu’aux seuls partis politiques et candidats indépendants participant aux élections », indique un communiqué du ministère algérien de l’Intérieur et des collectivités locales rendu public aujourd’hui lundi.


« Le fichier électoral national comprenant les données de base d’identification, de localisation et professionnelles de l’ensemble des électeurs (plus de 21 millions de personnes) ne peut faire l’objet de communication, compte tenu du caractère de réserve et de confidentialité universellement admis », a ajouté le ministère de l’intérieur.


Clair, net et précis : les observateurs étrangers n’auront pas entre les mains ce fameux fichier électoral qu’un opposant algérien avait qualifié de « véritable usine à gaz ». Le corps électoral algérien est de 21 millions d’électeurs, soit 4 millions de plus qu’en 2009. Ce qui a suscité la suspicion de nombre d’hommes politiques et d’observateurs.


 


Consultation sur place


Petite consolation pour la mission d’observateurs européens : ils sont autorisés à consulter sur place le fichier électoral au niveau des wilayas. « Pour les besoins de la mission d’observation, que nous souhaitons la plus large possible, les observateurs présents dans les wilayas ont été autorisés à consulter sur place, s’ils le souhaitent, le fichier électoral au niveau de wilaya », a indiqué le communiqué du ministère de l’Intérieur.


Une « largesse » qui ne semble pas satisfaire le chef de la mission électorale de l’UE, José Ignacio Salafranca. « Nous aurions aimé consulter le fichier national pour avoir un aperçu global. Je vais m’adresser au ministère de l’Intérieur pour voir si c’est encore possible », a-t-il affirmé aujourd’hui aux journalistes.


Un membre de la mission d’observation de l’UE s’est plaint dimanche à l’agence française AFP du fait qu’ils ne disposaient pas du fichier électoral malgré leur insistance auprès des autorités algériennes.  « Nous avons demandé à plusieurs reprises le fichier mais n’avons pas, à ce jour, eu de réponse », a-t-il confié.


Yacine Ouchikh