France. Mohammed Mechmache part en campagne

Après une escapade dans le sud pour superviser un projet associatif, Mohammed Mechmache a officiellement lancé sa campagne. Tractage au marché de Clichy-sous-Bois, réunion stratégique dans un appartement de la commune avant d’aller soutenir François Asensi dans la soirée.

Branlebas de combat chez Fatima Hani, la suppléante du candidat Mouvement Affirmation, Mohammed Mechmache. Après une entrée en matière réussie de leur candidat, ce midi au marché de Clichy-sous-Bois, toute l’équipe de campagne s’est réunie pour élaborer la stratégie à venir.

Les téléphones sonnent sans discontinuer. Salim s’occupe des soutiens de campagne pendant que Fatima gère la commande des affiches. À peine le temps de dire ouf que Mohammed Mechmache arrive.

Heureux de l’enthousiasme suscité le matin même de ce jeudi à Clichy-sous-Bois, le candidat se remet aussitôt au travail. « Les grands partis ont des équipes qui s’occupent de tout, leur candidat a juste à s’occuper de son image », explique Fatima Hani qui regrette que Mohammed soit obligé de prendre en charge plein de choses : « Nous ne sommes pas un parti lambda, on fait avec les moyens du bord ».

Redonner du crédit à la politique dans les quartiers

Abdel habite Clichy-sous-Bois depuis son plus jeune âge. Militant associatif, il a fait partie de la première campagne du mouvement en 2007. Fort de cette expérience mais pas encore « professionnel », il soutient Mohammed Mechmache car « je suis en accord avec son programme, ses idées et je sais que c’est quelqu’un qui respecte ses promesses ».

Pas question pour lui de baisser les bras face aux grosses machines politiques.Cette campagne n’est pas un entraînement où il se contentera d’un lot de consolation, Abdel attaque cette campagne « pour la gagner ».

Dans cette 12ème circonscription détenue depuis deux mandats par le maire du Raincy, Éric Raoult, l’équipe de campagne va devoir cravacher. Entre Montfermeil, Livry-Gargan, Vaujours, Coubron et Clichy-sous-Bois, la tâche s’annonce ardue d’ici le 10 juin mais pas insurmontable. « Partout sur la circonscription, les gens ont envie que ça change », assure Abdel.

Riche de son expérience associative avec le collectif ACLEFEU et de sa proximité avec les habitants, la candidature de Mohammed Mechmache représente une alternative crédible aux partis traditionnels. Mais pour faire bouger les choses, l’équipe de campagne du candidat va devoir redonner du crédit à la politique dans des quartiers qui n’y croient plus.

 « Les gens veulent une réponse immédiate dans les quartiers »

La ville de Montfermeil est l’exemple typique. Dirigée par un maire de droite, la commune a plutôt le profil d’une ville de gauche. Lors de l’élection présidentielle, François Hollande l’avait emporté avec 8 voix d’avance. Un score lié à une forte mobilisation qui ne perdure pas lors des élections intermédiaires. « Les gens de gauche votent peu ici. Le bilan de Sarkozy et sa stigmatisation à outrance a fait changer les choses lors de cette élection mais il n’y a pas encore de vrai conscience politique », affirme Djilali. « On ne nous donné pas les codes pour comprendre », surenchérit Abdel.

Confrontés à des problématiques immédiates, « certains se demandent s’ils doivent privilégier le repas du midi ou du soir », raconte Fatima Hani, les habitants ne croient plus aux promesses à long terme, ils veulent du concret. « Le rapport au temps n’est pas le même pour nous tous, explique Djilali, quand tu travailles, tu restes dans le coup, quand tu n’as plus d’occupation, tu te sens exclu ».

Voilà l’objectif de la campagne de Mohammed Mechmache. Donner envie d’aller voter à ceux qui ne croient plus à la politique et offrir les clés pour comprendre les enjeux de cette élection.

Jonathan Ardines