[Vidéo] Disparition de Sofiane Chourabi et Nadhir Guetari : des Tunisiens exigent la vérité
Tunis – Des manifestants ont observé ce vendredi 1er mai un sit-in Avenue Bourguiba pour réclamer la vérité dans le dossier Sofiane Chourabi et Nadhir Guetari, portés disparus depuis 8 mois et dont l'exécution a été annoncée deux jours auparavant par les autorités libyennes. « La presse d’investigation n’est pas un crime », pouvait-on y lire.
Organisé par les proches et les confrères des deux journalistes, le rassemblement a rapidement été rejoint par des dizaines de Tunisiens qui se sont ensuite dirigés vers le ministère de l’Intérieur pour demander des comptes. Etaient également présents des figures publiques appartenant à la blogosphère et la classe politique ainsi que le secrétaire général du SNJT.
« Nous n’abandonnerons pas Sofiane ! », « Un ministre sans pouvoir doit rentrer chez lui ! », ou encore « le ministère des Affaires étrangères est un ministère terroriste ! », tels étaient les slogans dirigés contre le contesté Taieb Baccouche, qui avait déclaré en début de mandat que les deux hommes étaient « en sécurité ». Même défiance à l’égard de Béji Caïd Essebsi, président accusé de ne pas montrer suffisamment de volonté politique pour faire la lumière sur cette disparition.
Moment poignant du sit-in, visiblement amoindrie, la mère de Nadhir Guetari a symboliquement porté devant la foule le linceul de son fils.
Vendredi, le chef du gouvernement Habib Essid a annoncé qu’un juge d’instruction tunisien sera dépêché en Libye via un vol spécial afin d’entendre les suspects qui ont avoué le meurtre, et que la Tunisie demandera aux autorités judiciaires libyennes leur extradition, en vertu des accords bilatéraux existant entre les deux pays. « Trop peu, trop tard », commentent aujourd’hui les proches des disparus.
Seif Soudani